Allemagne: Le SPD devant la CDU/CSU dans le duel pour succéder à Merkel
par Thomas Escritt et Paul Carrel
BERLIN (Reuters) – Les Sociaux-Démocrates allemands ont remporté d’une courte tête, les élections fédérales dimanche, selon des estimations, les plaçant en bonne position pour diriger un gouvernement pour la première fois depuis 2005 et mettre fin à 16 ans de pouvoir conservateur sous Angela Merkel.
Le SPD est en passe de réunir 26% des voix, devant le bloc conservateur CDU/CSU de la chancelière qui obtiendrait 24,5%, selon les projections de la chaîne ZDF mais les deux formations estiment cependant être en mesure de prendre la tête du prochain gouvernement.
Alors qu’aucun des grands blocs ne peut revendiquer de majorité et les deux principaux partis ne souhaitant pas renouveler la « Grande Coalition » des quatre dernières années, le scénario le plus probable est une alliance à trois dirigée soit par les Sociaux-Démocrates ou par les Conservateurs.
Former une coalition pourrait prendre plusieurs mois et impliquera probablement les Verts et les Libéraux du FDP.
« Nous sommes en tête dans tous les sondages désormais », a déclaré le candidat à la chancellerie du SPD Olaf Scholz lors d’une table ronde avec les autres candidats.
« C’est un message encourageant et un mandat clair pour faire en sorte que nous obtenions un bon gouvernement pragmatique en Allemagne », a-t-il dit après s’être exprimé devant des partisans extatiques.
Agé de 63 ans, il deviendrait le quatrième chancelier SPD de l’après-Guerre après Willy Brandt, Helmut Schmidt et Gerhard Schroeder. Ministre des Finances dans l’actuelle « Grande Coalition » d’Angela Merkel, il a été maire de Hambourg où Angela Merkel et Helmut Schmidt sont nés.
Le principal rival d’Olaf Scholz, le candidat des conservateurs Armin Laschet a, lui, signifié que les conservateurs n’étaient pas encore prêts à concéder la défaite même si ses partisans faisaient grise mine.
« Cela n’a pas toujours été le parti qui est arrivé en premier qui a désigné en son sein le chancelier », a déclaré le candidat de 60 ans.
CHANGEMENT D’ÈRE
L’attention devrait désormais se tourner vers les discussions informelles puis des négociations officielles de coalition qui pourraient prendre plusieurs mois, laissant Angela Merkel, 67 ans, assurer l’intérim à la tête du pays.
Olaf Scholz et Armin Laschet ont tous les deux dit espérer former une coalition avant Noël.
« Il va s’agir de conclure des accords parmi plusieurs acteurs, et plusieurs options semblent possibles », a déclaré Carsten Nickel de Teneo, un cabinet de conseil. « Les discussions pourraient prendre du temps ».
Angela Merkel est au pouvoir depuis 2005 mais prévoit de passer la main après le scrutin qui consacrera l’avènement d’une nouvelle ère dans la première économie d’Europe.
Elle a occupé une place de premier plan sur la scène européenne quasiment depuis qu’elle est arrivée au pouvoir en 2005 – lorsque George W. Bush était président américain, Jacques Chirac à l’Elysée et Tony Blair Premier ministre britannique.
« C’est l’élection d’une génération », a souligné Katrin Goering-Eckardt, députée des Verts.
Après un scrutin concentré sur des questions surtout nationales, les alliés de Berlin devront probablement attendre plusieurs mois avant de savoir si le nouvel exécutif voudra s’impliquer sur des sujets internationaux.
Sur le plan économique, le président français Emmanuel Macron souhaite bâtir une politique fiscale européenne commune, ce que les Verts soutiennent tandis que la CDU/CSU et le FDP sont contre.
Quelle que soit la coalition qui émergera des discussions, les amis de l’Allemagne pourront constater que c’est un centrisme modéré qui a prédominé la campagne tandis que le populisme qui connaît le succès dans d’autres pays a fait chou blanc.
Selon les projections de l’ARD, l’extrême-droite (AfD) est créditée de 10,9% des voix, un score moins bon qu’il y a quatre ans lorsque l’Alternative pour l’Allemagne avait décroché 12,6% des bulletins. Les principaux partis ont exclu de former une coalition avec l’AfD.
(Rédaction Joseph Nasr et Paul Carrel, version française Camille Raynaud, Tangi Salaün et Gwénaëlle Barzic)
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