La police birmane réprime les manifestations, une femme blessée par balle
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.(Reuters) – La police birmane a violemment réprimé les manifestations contre le coup d’Etat militaire du 1er février dans plusieurs villes du pays, samedi, et une femme a été blessée par balle, rapportent les services ambulanciers et des médias locaux.
La Birmanie est le théâtre d’importantes manifestations depuis la prise de pouvoir de la junte militaire qui a placé en détention la dirigeante élue Aung San Suu Kyi ainsi que plusieurs membres de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
L’incertitude grandit sur le lieu où se trouve Aung San Suu Kyi après que le site internet indépendant d’information Myanmar Now cite des représentants de la LND disant qu’elle aurait été déplacée cette semaine vers un lieu de détention inconnu.
De nouvelles manifestations ont eu lieu samedi mais la police avait été massivement déployée pour les empêcher à Rangoun et dans d’autres villes du pays, arrêtant les personnes qui commençaient à se rassembler dans les lieux de contestation habituels. Plusieurs journalistes et des dizaines de protestataires ont été interpellés.
A Monwya, une ville du centre du pays, une femme a été blessée par balle par la police, ont annoncé les services hospitaliers. Trois médias birmans avaient auparavant rapporté qu’elle avait succombé à ses blessures. La police n’a pas répondu aux sollicitations de Reuters.
Un habitant de Monwya contacté par Reuters avait auparavant déclaré que les forces de l’ordre utilisaient des canons à eau pour repousser les manifestants.
A Rangoun, la police a eu recours à des grenades assourdissantes et lacrymogènes et a tiré en l’air pour disperser les manifestants. Des scènes similaires ont été décrites dans la deuxième ville du pays, Mandalay.
L’envoyé de la Birmanie aux Nations Unies a relayé l’appel du gouvernement d’Aung San Suu Kyi samedi à « utiliser tous les moyens nécessaires contre l’armée birmane et ramener la sécurité au peuple birman. »
L’envoyée spéciale des Nations Unies en Birmanie, Christine Schraner Burgener, a elle aussi appelé à un « signal de soutien de la démocratie » collectif de la part des pays membres, avant de déclarer qu’aucun pays ne devrait reconnaître ou légitimer la junte militaire.
Le régime est de plus en plus isolé sur la scène internationale. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont adopté des sanctions ciblées contre des militaires et la Banque mondiale a annoncé jeudi qu’elle suspendait ses versements au pays.
(Bureau de Reuters, Robert Birsel; version française Camille Raynaud et Tangi Salaün)