France/Auto: Bercy prolonge les aides face à la chute des commandes
par Gilles Guillaume
PARIS (Reuters) – Le gouvernement français va prolonger de six mois les aides à l’achat de voitures neuves pour soutenir la filière alors que les nouvelles commandes ont chuté de 70% à 90% depuis le reconfinement, a annoncé vendredi le gouvernement à l’issue d’une réunion du Comité stratégique de filière automobile.
« Pour tenir compte des perturbations engendrées sur les ventes de véhicules, les barèmes actuellement en vigueur du bonus et de la prime à la conversion seront prolongés jusqu’au 30 juin 2021 pour renforcer le soutien au verdissement du parc dans le contexte de la crise sanitaire », ont annoncé la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, le ministre des Finances Bruno Le Maire et la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher, cités dans un communiqué.
Le barême du bonus, qui devait être revu à la baisse au 1er janvier prochain, ne sera pas modifié avant le 1e juillet prochain, tout comme la prime à la conversion, touchée pour la mise à la casse d’un ancien véhicule.
Le gouvernement a également annoncé que le Fonds Avenir Automobile, d’une taille maximale de 525 millions d’euros apportés par les constructeurs PSA et Renault ainsi que par l’Etat, réalisera son premier investissement en 2020 dans l’entreprise familiale Coretec, une PME spécialisée dans l’intégration de lignes de production robotisées.
Bpifrance a précisé de son côté que cet investissement prendra la forme d’une entrée de la banque publique au capital de l’entreprise familiale pour un montant de huit millions d’euros.
Dans le cadre du reconfinement instauré le 30 octobre pour tenter d’endiguer la deuxième vague de coronavirus, les concessions automobiles ont fermé leurs portes en France mais maintenu une activité de « click & collect » pour la réception des véhicules déjà commandés ou des nouvelles commandes passées sur internet.
« Les constructeurs nous ont fait part d’une baisse prévisionnelle de la charge des sites automobiles, même si l’ensemble des pays en Europe ne sont pas dans la même situation que la France et que les sites français qui continuent à exporter peuvent continuer à tourner pour les autres marchés européens », a indiqué une source de Bercy.
« Si la situation venait à perdurer pendant plusieurs semaines (…) de potentielles fermetures de sites pourraient avoir lieu avant la fin de l’année, ce qu’on souhaite à tout prix éviter », a-t-elle ajouté, estimant qu’en tout 60.000 emplois sont à risque dans l’industrie automobile française, sur un total de 400.000, à cause de la crise sanitaire actuelle.
(édité par Blandine Hénault)
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