Jeux paralympiques: La victoire sans partage de Mazur, sacré pour la deuxième fois consécutive en para badminton
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Vincent Daheron
PARIS (Reuters) – Lucas Mazur, l’une des têtes d’affiche de la délégation française aux Jeux paralympiques de Paris, a conservé son titre lundi en para badminton dans l’épreuve du simple SL4 en régnant de bout en bout sur le tournoi.
Parvenu en finale sans concéder le moindre set, le Tricolore de 26 ans a poursuivi sur sa lancée pour dominer l’Indien Suhas Lalinakere Yathiraj (21-9, 21-13), comme à Tokyo trois ans plus tôt.
« Le plus beau jour de ma vie », a estimé le désormais double champion paralympique. « Dans mes rêves les plus fous, je n’avais jamais imaginé ça. Je remporte la plus belle médaille dont j’ai pu rêver toutes ces années, depuis huit ans quand on a appris qu’on allait avoir l’organisation des Jeux. Je suis tellement fier, tellement content. »
Encouragé par l’Arena Porte de la Chapelle, dans une ambiance qu’apprécie ce supporter passionné du club de football de Toulouse, Lucas Mazur a mené 7-0 pour lancer la partie grâce à la puissance que permet sa taille (1,92 mètre). « Il faut rester très calme, très patient. J’ai essayé de pousser au maximum que je pouvais et je n’ai pas craqué un instant », a-t-il expliqué en zone mixte.
Sans être autant dominateur, le Tricolore a maîtrisé la deuxième manche avant de s’imposer sur une ultime faute de son adversaire. Il est alors tombé sur ses genoux pour savourer face à un public tout acquis à sa cause.
Le Loirétain, numéro deux mondial, a pris sa revanche sur un adversaire, actuel numéro un mondial, qui l’avait battu en demi-finales des Mondiaux en février dernier. « Je suis bien content d’avoir remis les pendules à l’heure. J’ai perdu il y a quelques mois un titre auquel je tenais plus que tout », n’a pas caché le vainqueur de la dixième médaille d’or tricolore dans ces Jeux de Paris.
Handicapé par une raideur de la cheville droite, provoquée par un accident vasculaire cérébral quand il avait trois ans, Lucas Mazur a pratiqué de nombreux sports différents avant de découvrir le para badminton grâce à l’UNSS (Union nationale du sport scolaire).
Vainqueur de son premier titre de champion d’Europe à 16 ans en 2014, il est l’une des références de sa catégorie. Il a depuis ajouté deux autres titres continentaux (2016 et 2018), trois sacres aux Mondiaux (2017, 2019 et 2022) et une médaille d’or aux Jeux européens en 2023.
Aux Jeux paralympiques, auxquels il participait pour la deuxième fois, il a décroché une médaille à chaque épreuve qu’il a disputée. Il compte désormais deux titres en simple et l’argent et le bronze en double SL3-SU5, cette dernière obtenue lundi matin avec sa coéquipière Faustine Noël.
Marqué par sa défaite aux Mondiaux de Pattaya (Thaïlande), « une claque positive » selon ses mots, Lucas Mazur a décidé de changer d’entraîneur et de lieu d’entraînement quelques mois avant les Jeux de Paris pour s’installer à Salbris (Loir-et-Cher).
« Ça a été une longue réflexion. La Fédération n’a pas hésité une seconde à croire en ce nouveau projet malgré les difficultés qu’il y avait », a-t-il apprécié. « Ça a été pour moi quatre, cinq mois très longs, très éprouvants. Quand je vois toutes les heures de sacrifices pour un si beau résultat, je serais prêt à recommencer dix fois. »
(Reportage de Vincent Daheron, édité par Zhifan Liu)
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