Le Maroc veut exploiter diplomatiquement son parcours inédit en Coupe du monde de football
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Le Maroc espère transformer l’admiration pour le parcours de son équipe nationale à la Coupe du monde de football au Qatar en capital diplomatique qui pourrait lui assurer un rôle plus important au sein des instances du football africain et un soutien à sa candidature pour l’organisation de tournois internationaux.
L’exploit du Maroc au Qatar, devenu le premier pays africain à accéder aux demi-finales de la Coupe du monde, pourrait également devenir une arme supplémentaire dans l’arsenal diplomatique de Rabat pour obtenir un soutien international dans le conflit de longue date qui l’oppose au Sahara occidental au mouvement indépendantiste du Front Polisario, soutenu par l’Algérie voisine, estiment les analystes.
Le parcours de l’équipe marocaine de football, qui affronte la France à Doha ce mercredi, a suscité un vif enthousiasme à travers l’Afrique et le Moyen-Orient.
Selon des sources au sein de la Fédération marocaine de football, cela devrait contribuer à renforcer les chances de la candidature marocaine à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et, après plusieurs tentatives infructueuses, de la Coupe du monde 2030.
« Nous avons des stades prêts ainsi que les infrastructures nécessaires et une équipe nationale qui a gagné en popularité sur le continent après être devenue la première équipe africaine à atteindre les demi-finales », a déclaré une source de la fédération sous couvert d’anonymat.
Ces dernières années, le Maroc a tissé des liens plus étroits avec d’autres fédérations de football africaines, en soutenant la formation de joueurs ou en offrant des stades pour les matchs de qualification pour la Coupe du Monde à des pays en conflit.
Si l’objectif immédiat semble être d’obtenir un soutien pour l’organisation de tournois de football, Atik Essaid, professeur de politique étrangère à l’université Hassan II de Casablanca, souligne que les tactiques de « soft power » font également partie des tentatives de Rabat pour obtenir un soutien dans le conflit du Sahara occidental.
L’ancienne colonie espagnole, annexée par le Maroc en 1975, est membre de l’Union africaine depuis 1984, ce qui a conduit le Maroc à se retirer de l’organisation intergouvernementale, qu’il a réintégrée en 2017, approfondissant depuis lors ses liens à travers le continent.
« Le Maroc a une politique africaine globale combinant les dimensions économique, culturelle, humanitaire, sécuritaire et religieuse », a déclaré un ancien diplomate marocain.
(Reportage Ahmed Eljechtimi ; version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)
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