L’Europe face au défi de l’ accueil durable des réfugiés ukrainiens
Plus de 3,5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’offensive russe le 24 février, selon le dernier bilan dressé par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et après la phase d’urgence, les pays d’Europe de l’Est se démènent désormais pour tenter de leur fournir des soins, des places dans les écoles ou du travail.
Outre les plus de 3,5 millions de personnes qui se sont principalement réfugiées dans les pays voisins, plus de 6,5 millions de personnes ont également tenté de fuir les combats en se déplaçant à l’intérieur de l’Ukraine, ce qui signifie qu’au total « près du quart de la population totale » de l’Ukraine a quitté son foyer, a déclaré un porte-parole du HCR lors d’un point de presse.
La semaine dernière, les flux de réfugiés aux frontières ont diminué mais l’Union européenne, et en particulier les pays d’Europe centrale et orientale, prennent désormais la mesure de l’ampleur de la tâche pour pouvoir organiser un accueil durable. D’autant que davantage d’Ukrainiens pourraient être contraints à l’exode avec l’intensification des combats.
En raison de la mobilisation générale décrétée au premier jour de l’invasion russe, les hommes de 18 à 60 ans n’ont pas pu quitter l’Ukraine. Les réfugiés sont donc principalement des femmes et des enfants, dont bon nombre préfèrent rester dans les pays voisins, sans trop s’éloigner des membres de leur famille restés sur place pour combattre ou faute d’être en mesure de quitter le pays.
La Pologne, pays frontalier qui abritait déjà la communauté ukrainienne la plus importante de la région avant la guerre, a accueilli plus de 2,1 millions de personnes. Et si une partie de ces réfugiés prévoient de rejoindre d’autres pays de l’Union européenne, les services publics peinent à faire face à cet afflux de réfugiés.
« Le nombre d’enfants de réfugiés d’Ukraine augmente les effectifs des écoles polonaises d’environ 10.000 élèves par jour », a déclaré à la radio publique polonaise le ministre polonais de l’Education, Przemyslaw Czarnek, en précisant que 85.000 enfants supplémentaires ont déjà été accueillis dans les écoles du pays.
Przemyslaw Czarnek a expliqué que des cours étaient organisés pour que les professeurs ukrainiens réfugiés en Pologne puissent acquérir des notions élémentaires de polonais.
DES SYSTÈMES SCOLAIRES SOUS PRESSION
L’objectif est ensuite de les employer dans les écoles locales, afin qu’ils encadrent des cours préparatoires destinés aux enfants ukrainiens pour préparer leur intégration dans le système scolaire polonais.
Dans une vidéo postée sur Twitter, le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, a expliqué que 10.000 élèves ukrainiens étaient désormais inscrits dans les écoles de la capitale polonaise et qu’il fallait explorer diverses options – dont des cours en ligne en ukrainien – pour éviter l’effondrement du système scolaire de la ville.
« Nous serons flexible et nous agirons, parce que nous voulons que tous ces jeunes gens qui sont à Varsovie puissent étudier, quelle que soit l’option qu’ils choisissent », a-t-il dit.
En Roumaine, deuxième pays d’accueil avec plus de 500.000 réfugiés, les autorités tentent aussi de prendre la mesure précise des besoins, tout en cherchant à commencer le recrutement d’enseignants ukrainiens parmi les réfugiés.
Cosmina Simiean Nicolescu, la responsable des services sociaux de Bucarest, a annoncé que 60 enfants ukrainiens avaient commencé l’école dans la capitale roumaine cette semaine, en précisant que d’autres écoles et de nombreuses crèches privées avaient accueilli des réfugiés.
Selon elle, certains réfugiés qui avaient quitté la Roumanie y reviennent après avoir été confrontés à des systèmes d’accueil pratiquement débordés dans d’autres pays.
« Il y a des gens que nous avons personnellement accompagnés dans des trains vers l’ouest que nous voyons revenir à la gare », a-t-elle raconté.
TRAUMATISMES PSYCHOLOGIQUES
Au-delà des besoins d’accueil pour la scolarisation des enfants, bon nombre de ces réfugiés ayant fui un pays dévasté par la guerre, souvent en laissant des proches derrière eux, ont également besoin d’un soutien psychologique.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a ainsi organisé des formations aux premiers soins psychologiques près de la frontière de la Pologne avec l’Ukraine, afin que des volontaires puissent soutenir les nouveaux arrivants.
Selon Paloma Cuchi, représentante en Pologne de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 30.000 Ukrainiens réfugiés en Pologne souffrent de graves troubles psychologiques et près d’un demi-million d’entre eux auraient besoin d’un soutien psychologique en lien avec le conflit.
« Les enfants ont voyagé pendant des jours sans avoir suffisamment d’eau ou de nourriture, ils sont fatigués, inquiets », explique-t-elle.
La Moldavie, l’un des pays les plus pauvre d’Europe, où se sont réfugiés plus de 331.000 Ukrainiens, a réclamé mardi l’aide de l’Union européenne et des Nations unies pour tenter de soulager son système de santé totalement débordé.
La Russie dément régulièrement viser des cibles civiles en Ukraine et décrit son offensive lancée il y a près d’un mois en Ukraine comme une « opération militaire spéciale » destinée à démilitariser et « dénazifier » l’Ukraine, ainsi qu’à éviter un génocide des populations russophones de l’est du pays.
(Avec la contribution d’Emma Thomasson à Berlin, Jan Lopatka et Jason Hovet à Prague, rédigé par Niklas Pollard ; version française Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot)
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