Airbags: Stellantis étend préventivement son rappel à d’autres modèles
PARIS (Reuters) – Stellantis a élargi préventivement le rappel de véhicules dont les airbags peuvent être défectueux à d’autres modèles Citroën et DS, ainsi qu’à la marque Opel, ont déclaré vendredi des porte-paroles du constructeur automobile à Reuters.
Une « mesure de rappel préventif », moins contraignante que le rappel initial portant sur des Citroën C3 et des DS3 et imposant l’immobilisation des véhicules concernés, a été prise aussi pour des Citroën C4, des DS4 et DS5 ainsi que des modèles Opel, ont-ils dit.
Selon une porte-parole d’Opel, 29.000 véhicules de la marque équipés d’airbags Takata sont concernés.
Le groupe né de la fusion entre PSA et FCA a lancé début mai une vaste campagne de rappel « stop drive » pour les airbags Takata concernant 500.000 Citroën C3 et DS3 fabriquées de 2009 à 2019 et localisées dans 24 pays différents en Europe du Sud, en Afrique et au Moyen-Orient.
Ces coussins gonflables présentent un risque de sécurité lors de leur déploiement car les produits chimiques qu’ils contiennent peuvent se détériorer lorsqu’ils sont exposés à des conditions climatiques chaudes et humides.
« Les véhicules C4, DS4, DS5 sont basés sur des plateformes différentes utilisant des références de coussins gonflables différentes pour lesquels aucun cas de défaillance n’a été identifié », a précisé un porte-parole de Stellantis.
« Les véhicules Opel sont équipés d’airbags différents pour lesquels aucun cas de défaillance n’a été identifié », a-t-il ajouté.
Selon le site gouvernemental « Rappel Conso », la détérioration du produit utilisé pour déployer instantanément le coussin gonflable en cas d’accident, le propergol, signifie que le coussin peut « se rompre avec trop de force, blessant les occupants du véhicule. »
Un temps l’un des principaux fournisseurs mondiaux d’airbags, le japonais Takata a déposé son bilan en 2017 après le scandale qui a suivi les rappels massifs de ses produits. Sur la décennie passée, plus de 100 millions de ses produits ont été rappelés à travers le monde – dont sept millions aux Etats-Unis.
Plus de 30 décès – dont 27 aux Etats-Unis – et plus de 400 blessés ont été imputés aux airbags équipant des véhicules de différentes marques. Le gonflement des équipements défectueux peut aussi entraîner la projection de débris métalliques à l’origine de blessures graves.
Interrogé sur les accidents qui pourraient être imputables aux airbags chez Stellantis, un porte-parole du groupe a répondu qu’il ne pouvait commenter les actions judiciaires en cours.
« Stellantis travaille en étroite collaboration avec (les autorités qui enquêtent sur les accidents) pour fournir toutes les informations requises » mais « n’est pas en mesure de commenter des cas ».
Selon son rapport annuel 2023, le constructeur franco-italo-américain a provisionné 951 millions d’euros pour financer l’extension de la campagne de rappel des airbags Takata en Europe élargie, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du Sud.
(Reportage Gilles Guillaume, édité par Kate Entringer)