Premier cas de coronavirus au Nigéria, l’Afrique subsaharienne est touchée et inquiète le monde
Le Nigéria a confirmé le premier cas de coronavirus sur son territoire le 28 février 2020. Selon le ministère de la Santé qui a fait cette annonce, le patient est un ressortissant italien de retour de Milan et travaillant à Lagos.
La liste de la cinquantaine de pays au monde touchés par le coronavirus s’allonge ainsi avec un premier pays d’Afrique subsaharienne. Cela porte à trois le nombre de pays africains touchés par le Covid-19. Les deux autres sont l’Egypte et l’Algérie. L’extension de l’espace du coronavirus à cette partie du Globe est très redoutée depuis l’apparition des premiers cas en Chine.
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Tandis que l’Organisation mondiale de la santé indique qu’une pandémie est à craindre, la vulnérabilité du continent africain inquiète. La capacité de certains pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre face à la fulgurance de l’épidémie d’Ebola avait déjà été très limitée, voire compromise par le faible niveau de ressources de ces pays, comptés parmi les plus pauvres au monde. Face aux ministres de la Santé des pays de l’Union africaine le 22 février dernier, le directeur exécutif de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, n’a pas caché que la principale préoccupation de son organisation « continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires. »
Au voisinage du Nigéria, le ministre tchadien de la Santé publique, Khayal Mahamoud Youssouf, a annoncé le 27 janvier qu’un dispositif est mis en place dans son pays contre le coronavirus et qu’un « site a été identifié pour recevoir les cas et les prendre en charge. » Son homologue camerounais, Manaouda Malachie, a appelé le 15 février à la vigilance et à l’observation des règles d’hygiène. Par ailleurs, il est prévu qu’au Cameroun les ports et les postes frontières soient munis de salles d’isolement, thermos-flashs et caméras thermiques.
Les spécialistes, quant à eux, s’inquiètent de la possibilité et la capacité des pays africains à identifier les cas de coronavirus. Selon Vittoria Colizza, directrice de recherches à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) de la Sorbonne, « il y a peut-être des cas qui échappent à la surveillance active. » De plus, les structures médicales et sanitaires sont « limitées du point de vue des ressources, pas seulement des équipements, mais aussi du personnel qui puisse être bien formé pour répondre à cette infection. »