L’UE compte avancer sur un passeport vaccinal pour relancer le tourisme
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne vont convenir jeudi de travailler sur des passeports de vaccination pour les citoyens du bloc ayant reçu un vaccin contre le COVID-19, alors que les pays du Sud très dépendants du tourisme espèrent pouvoir sauver la saison des vacances estivales.
Avec l’accélération du déploiement des vaccins contre le coronavirus, certains gouvernements – au premier rang desquels la Grèce et l’Espagne – poussent pour une adoption rapide d’un passeport vaccinal valable dans l’ensemble de l’UE afin de permettre à nouveau les voyages entre les pays membres.
Cependant, plusieurs autres pays tels que la France et l’Allemagne apparaissent davantage réticents à cette idée, des représentants ayant prévenu que cela pourrait instaurer de facto une obligation de vaccination pour voyager et serait discriminatoire envers ceux ne pouvant ou ne désirant pas recevoir une injection du vaccin.
La France, où une partie non-négligeable de la population nourrit des réticences à l’encontre des vaccins, et où le gouvernement a promis de ne pas rendre la vaccination obligatoire, considère comme « prématurée » l’idée d’un passeport vaccinal, a déclaré mercredi un représentant français.
« Nous appelons à poursuivre le travail sur une approche commune sur les passeports vaccinaux », est-il écrit dans un projet de communiqué des « Vingt-Sept » que Reuters a pu consulter en amont du sommet par visioconférence jeudi. Aucun calendrier n’est précisé dans le document.
Selon des représentants, l’UE collabore avec l’Association internationale du transport aérien, qui espère relancer les déplacements par avion, ainsi qu’avec l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Mais ils ont ajouté que l’hypothèse de voyages avec passeport médical soulevaient aussi des questions juridiques, puisque les citoyens n’étant pas prioritaires lors des campagnes de vaccination pourraient invoquer le fait que leur liberté de mouvement est injustement restreinte pendant des mois.
Certains représentants européens soulignent en outre qu’aucune préconisation n’a pour le moment été donnée par l’OMS ou les agences européennes concernant la possibilité que les personnes ayant été vaccinées contre le coronavirus puissent contaminer d’autres personnes, même si elles ne sont plus elles-mêmes vulnérables.
« Il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas », a déclaré un haut représentant d’un pays membre de l’UE. « Nous avons besoin de davantage de temps pour parvenir à une ligne commune », a-t-il ajouté.
Le temps presse, toutefois, pour les pays du Sud, où le secteur du tourisme a besoin de visibilité pour les prochains mois, ce qui laisse entrevoir l’hypothèse de mesures individuelles dans certains pays malgré la position officielle d’une recherche d’une solution commune à l’UE.
(Jan Strupczewski, avec Phil Blenkinsop, Gabriela Baczynska et Sabine Siebold à Bruxelles, Michel Rose à Paris; version française Jean Terzian)