« Je ne suis pas un virus »: la communauté asiatique de France face à la peur de l’épidémie
En une semaine, Pascal Corlier, gérant d’un restaurant vietnamien dans le 13e arrondissement, a vu son chiffre d’affaires fondre de près de moitié, conséquence de la vague de panique soulevée par la propagation du coronavirus de Wuhan et des préjugés dont sont victimes les personnes d’origine asiatique.
Certains clients demandent aux serveuses si elles sont d’origine chinoise, observe cet ancien banquier de 39 ans qui a repris l’affaire avec sa belle-famille d’origine vietnamienne.
D’autres clients potentiels hésitent à franchir le seuil du restaurant du fait de la présence d’une clientèle asiatique.
« Il y a une espèce de psychose, pas très fondée, déraisonnable qui est en train de se mettre en place sur la communauté asiatique, la nourriture asiatique », explique le restaurateur, qui a perdu 40% de son chiffre d’affaires en plein Nouvel An chinois, période normalement « faste » pour lui.
Plus de 9.800 personnes ont été contaminées par le coronavirus en Chine depuis son apparition en décembre dernier, selon l’ambassadeur chinois auprès des Nations unies à Vienne. Le bilan était de 213 décès.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu jeudi que l’épidémie représentait une urgence de santé publique de portée internationale. Hors de Chine, plus de 130 cas ont été recensés dans 24 pays, mais aucun n’a encore été mortel. Seuls six cas de contamination ont été détectés en France.
De nombreux Français d’origine asiatique, issus autant de l’immigration chinoise que vietnamienne, laotienne ou cambodgienne, ont vu les passants changer de comportements à leur égard.
Moqueries à l’école, insultes dans les transports en commun, regards insistants : le phénomène a été vivement dénoncé sur les réseaux sociaux sous le mot-clef #JeNeSuisPasUnVirus.
Sun Lay Tan, agent d’artiste de profession, dit avoir été choqué lorsque l’homme à côté de qui il s’était assis dans le métro parisien s’est décalé et a mis son écharpe devant sa bouche, comme pour se protéger du virus. « Ça m’a profondément blessé », a dit à Reuters ce Français qui a des origines chinoises et cambodgiennes.
« Je me suis senti très stigmatisé ».
DIFFICILE POUR LES ENFANTS
Laëtitia Chhiv, présidente de l’Association des jeunes Chinois de France, raconte qu’un étudiant d’origine chinoise a essuyé des invectives, à Strasbourg, de la part d’une femme dans un supermarché qui, après lui avoir demandé s’il était porteur du virus, lui a ordonné de ne pas toucher à l’étal des avocats.
« Ce qui se comprend, c’est la peur et la crainte », a-t-elle dit à Reuters. « Mais ce qui ne s’explique pas, c’est la stigmatisation à cause de cela d’une population asiatique de plus d’un million de personnes en France et qui n’a strictement rien à voir. »
La jeune doctorante en études chinoises se désole de voir que « cet évènement malheureux » est utilisé comme prétexte « pour libérer une parole raciste » à l’égard des populations asiatiques, cibles d’un « racisme qui a toujours existé ».
La situation est particulièrement difficile pour les enfants à l’école, estiment les membres de la communauté. Pascal Corlier explique que sa fille de dix ans, franco-vietnamienne, prétend avoir des origines libanaises pour faire taire les mauvaises langues.
Une professeure de chinois d’un prestigieux collège du 16e arrondissement, qui préfère rester anonyme, s’est sentie dans « l’obligation », mercredi, de préciser aux parents d’élèves qu’elle n’était pas allée en Chine depuis des années et qu’elle vivait dans un environnement « strictement français ».
« Tout questionnement suspicieux relatif à mes origines ou ma famille est aussi déplacé que les gestes de protection respiratoire sur mon passage », peut-on lire dans l’email envoyé aux familles, que Reuters a pu consulter.
Les associations du 13e arrondissement ont par ailleurs préféré reporter le défilé du Nouvel An chinois, prévu dimanche, de peur, selon Laëtitia Chhiv, que les enfants présents ne soient pris à partie.
« Les gens sont dans la panique donc c’est difficile de leur en vouloir, mais il faut prendre de la hauteur, se détendre et regarder les faits », souffle Pascal Corlier.
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