Généralité sur le VIH
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Révélé le 5 juin 1981 par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est un rétrovirus infectant l’homme et responsable du syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) qui est un état affaibli du système immunitaire le rendant vulnérable à de multiples infections opportunistes. C’est un virus à ARNappartenant la famille des Retroviridae et du genre lentivirus présentant deux sous-types : VIH-1 plus commun (Europe, Asie, Amérique Afrique) et VIH-2 (Afrique de l’ouest).
Maladie transmissible, cette affection est une véritable pandémie car elle est présente dans toutes les régions de la terre et touche toutes les classes sociales. Malgré les efforts fournis par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida ou plus simplement (ONUSIDA) pour éradiquer le VIH, il continue non seulement d’être un problème de santé publique mais aussi une préoccupation économique, politique et même religieuse. En effet les deniers rapports de l’ONUSIDA estimaient qu’en 2020 quelque 37 ,7 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde parmi lesquelles 36,0 millions d’adultes, 1,7 million d’enfants âgés de 0 à 14 ans et 53% des femmes. Bien qu’il existe des traitements antirétroviraux luttant contre le VIH, ceux-ci retardent l’apparition du SIDA, réduisant ainsi la mortalité et la morbidité. Il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin ou traitement définitif contre le VIH. Le moyen de lutte le plus efficace reste donc la prévention, qui passe par les rapports sexuels protégés et la connaissance de son statut sérologique de manière à éviter d’infecter d’autres personnes tout en se mettant sous traitement tôt.
MODE DE TRANSMISSION
Le VIH est présent dans les liquides biologiques des personnes atteintes : le sang, le sperme, le liquide séminal (pré-éjaculatoire) chez l’homme, les secrétions vaginales chez la femme. Pour pénétrer l’organisme le virus doit trouver une voie d’entrée. Depuis le début de la pandémie, trois principales voies ont été observées :
- Transmission sexuelle : elle a lieu lors des rapports hétérosexuels et homosexuels non protégés. Ce mode de transmission est plus rependu actuellement du fait que le risque de transmission dépend de la nature du rapport sexuel et de la quantité du virus présent dans le sperme et les secrétions vaginales. Le taux varie entre 10% et 30%.
- Transmission sanguine effectuée lors :
– d’une transfusion de sang ou de dérivés sanguins ;
– d’un accident d’expositions au sang (personnel soignant) ;
– d’un usage de drogue par voie intraveineuse (toxicomane).
- Transmission mère-enfant : elle a lieu surtout pendant l’accouchement ; elle peut également survenir pendant la grossesse et lors de l’allaitement. Le taux de transmission materno-fœtal du VIH en l’absence de traitement est de l’ordre de 20%. Avec la trithérapie préventive ce taux a chute jusqu’à 2%.
CLINIQUE
Il existe trois phases cliniques successives :
- La primo infection: elle apparait 2 à 6 semaines après la contamination et est souvent asymptomatique (syndrome pseudo grippal, éruption fébrile, ADP généralisé et syndrome méningé). La réplication virale est très intense mais contrôlée par le système immunitaire.
- La phase asymptomatique ou phase de latence clinique (10 à 15 ans). Elle est caractérisée par une augmentation régulière de la charge virale, qui entraine à la longue un affaiblissement du système immunitaire.
- La phase SIDA. Aggravation de l’immunodéficience caractérisée par l’apparition des maladies opportunistes. On observe une hausse de la charge virale et une baisse du taux de CD4. Signes : fièvre, amaigrissement, diarrhée, infections opportunistes. L’entrée dans ce stade est de pronostic (2 à 5 ans de suivi).
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
Le diagnostic visant à déterminer le statut sérologique au VIH est réalisé en deux étapes : Le dépistage qui, dans la méthode de référence, passe par la détection des anticorps anti VIH et la confirmation que les anticorps sont bien liés à une infection à VIH.
Chez un enfant né de mère séropositive, le diagnostic se fait par la détection de l’ARN viral à partir de la PCR car les anticorps maternels masquent ceux du bébé dans les 18 premiers mois de vie.
NB :
– le test de confirmation n’est pas effectué si le premier test est négatif.
– tout dépistage positif, douteux ou discordant devrait être confirme.
– il est recommandé d’effectuer le test de confirmation sur un échantillon différent de l’échantillon utilisé pour les dépistages dans le cas de résultat discordant.
PRISE EN CHARGE
Actuellement aucun traitement ne permet d’éradiquer complètement le VIH de l’organisme. Malgré l’absence de vaccin, des traitements adaptés permettent aux personnes séropositives de bloquer la multiplication du virus dans leur organisme et ainsi se garder un système immunitaire opérationnel. Ces traitements sont appelés trithérapie ou multi thérapies car ils contiennent l’action de plusieurs molécules antirétrovirales.
- IN et INN : ces inhibiteurs nucléotidiques et non nucléotidiques de la transcriptase inverse inhibent la multiplication du virus par blocage de certaines enzymes virales
- IP : Ces inhibiteurs de protéase empêchent la multiplication du virale par blocage d’une enzyme nécessaire à la multiplication. Il en résulte l’apparition des virus immatures et non infectieux.
- INHIBITEURS DE FUSION (T20): Ils empêchent la pénétration et la multiplication du virus dans les cellules saines. Le médicament est administré par injection.
- ANTAGONISTES DU CCR5: Ils empêchent la pénétration du virus dans les cellules du système immunitaire (immunocyte)
Des études sur des nouvelles substances sont en cours.
METHODES DE PREVENTION
- Prévention de la transmission sexuelle. Elle se fait par :
– Utilisation des préservatifs ;
– Fidélité du couple ;
– Dépistage des deux partenaires avant de se mettre en couple.
- Prévention de transmission sanguine par:
– transfusion sanguine : contrôler les dons de sang et poches de sang avant toute transfusion sanguine ;
– injection de drogue : utilisation de seringue unique pour les toxicomanes.
- Prévention en milieu de soin: le respect des règles d’hygiène universelles
- Prévention de la transmission mère-enfant: prophylaxie par prise d’antirétroviraux (AZT) durant la grossesse et l’accouchement.