Coronavirus: Merck renonce à ses vaccins, pas assez efficaces
Le groupe pharmaceutique américain Merck a annoncé lundi l’arrêt du développement des deux vaccins contre le COVID-19 sur lesquels il travaillait, disant vouloir privilégier la recherche sur des traitements de la maladie avec pour objectif de premiers résultats d’ici fin mars.
Le groupe précise dans un communiqué que l’arrêt du développement des vaccins se traduira dans ses comptes du quatrième trimestre 2020 par une charge exceptionnelle.
Les deux vaccins, le V591, acquis avec le rachat de l’autrichien Themis Bioscience, et le V590, développé avec l’organisation à but non lucratif IAVI, ont généré lors des premiers essais des réponses immunitaires inférieures à celles observées chez des personnes ayant guéri du COVID-19 comme à celles annoncées pour des vaccins déjà autorisés, explique le laboratoire.
Partenaire du groupe américain, l’Institut Pasteur à Paris a précisé de son côté qu’il arrêtait le développement d’un de ses candidats vaccins, basé sur le virus du vaccin contre la rougeole mais qu’il poursuivait celui « d’autres candidats vaccins arrivés en fin de phase préclinique ».
Merck avait tardé à entrer dans la course mondiale au développement de vaccins, qui vise à protéger la population mondiale contre une maladie qui a déjà tué plus de deux millions de personnes en à peine plus d’un an.
Les autorités de santé américaines, européennes ou encore britanniques ont déjà homologué les vaccins de Moderna et du duo Pfizer-BioNTech; aux, Etats-Unis, plusieurs dizaines de millions de doses ont ainsi déjà pu être injectées.
Le vaccin du britannique AstraZeneca est lui aussi en cours de déploiement et plusieurs autres laboratoires, dont l’américain Johnson & Johnson et le français Sanofi, travaillent au développement de vaccins concurrents.
L’action Merck perdait 1,2% dans les échanges en préouverture à Wall Street.
Le groupe explique qu’il va concentrer ses efforts sur la recherche et la production de deux médicaments expérimentaux, le MK-7110 et le MK-4482, un antiviral administrable par voie orale qu’il appelle désormais molnupiravir et qu’il développe en collaboration avec Ridgeback Bio.
Un essai de phase 2/3 du molnupiravir devrait s’achever en mai. De premiers résultats sur son efficacité devraient être disponibles avant la fin du premier trimestre et ils seront rendus publics s’ils présentent une efficacité clinique, précise le groupe.
Des résultats d’un essai de phase 3 du MK-7110 dans le traitement des malades hospitalisés avec une forme grave du COVID-19 sont eux aussi attendus au premier trimestre.
En décembre, Merck avait annoncé un accord avec les autorités fédérales américaines pour fournir le MK-7110, un contrat d’environ 356 millions de dollars (293 millions d’euros).
(Deena Beasley, version française Marc Angrand)