Les vaccins anti-COVID 19 certainement moins efficaces contre Omicron, selon le patron de Moderna
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVIl est peu probable que les vaccins contre le COVID-19 actuellement disponibles s’avèrent aussi efficaces contre le variant Omicron que contre les précédentes souches du coronavirus SARS-CoV-2, selon le PDG de Moderna, Stéphane Bancel, dont les propos ont ravivé les inquiétudes sur l’évolution de la pandémie.
Il est probablement impossible que l’efficacité des vaccins face au nouveau variant Omicron « soit au même niveau (…) que celle observée face au variant Delta », a dit Stéphane Bancel au Financial Times.
« Je pense qu’il s’agira d’une baisse significative. Je ne connais pas son ampleur parce que nous devons attendre les données », ajoute-t-il en évoquant le scepticisme de l’ensemble des chercheurs avec lesquels il a discuté.
Une éventuelle résistance accrue des vaccins à ce nouveau variant Omicron pourrait se traduire par davantage de patients développant un COVID-19, davantage d’hospitalisations et prolonger la pandémie.
Cette hypothèse préoccupe les marchés financiers comme en témoignait le repli des contrats à terme sur les indices financiers européens à quelques minutes de l’ouverture des Bourses.
Les nombreuses mutations concernant la protéine virale spike (celle qui permet au coronavirus de pénétrer dans les cellules et qui est la cible des anticorps produits par l’organisme-NDLR) pourrait rendre nécessaire une modification des vaccins actuellement utilisés, a expliqué Stéphane Bancel.
Dans le sillage de la découverte du variant Omicron la semaine dernière, et dans l’attente de données complémentaires, Moderna a adopté une stratégie de recherche avec « trois lignes de défense », a expliqué mardi à la radio franceinfo le vice-président de la biotech américaine, Dan Staner.
La première consiste à tester dès maintenant l’efficacité contre le variant Omicron du vaccin à ARN messager que Moderna commercialise déjà depuis plusieurs mois et ce pour deux dosages: 50 microgrammes (comme dans les doses de rappel) et 100 µg (comme dans les doses utilisées pour le schéma vaccinal initial).
Moderna tente également de développer un vaccin multivalent ciblant les mutations principales des variants Beta et Delta – avec lesquels le variant Omicron partage un certain nombre de mutations – et ce nouveau vaccin devrait « mettre à peu près trois mois à venir », a expliqué Dan Staner.
Le dernier axe sur lequel travaille la biotech américaine est le développement d’un vaccin spécifique ciblant directement le variant Omicron, ce qui prendra « dans les six à sept mois », a-t-il ajouté.
(Reportage Tom Westbrook, avec la contribution de Myriam Rivet à Paris pour la version française, édité par Bertrand Boucey)