Washington soutient les opérations d’Israël au Liban en dépit du risque d’escalade
par Simon Lewis et Humeyra Pamuk
WASHINGTON (Reuters) – L’administration du président américain Joe Biden pense qu’il est pour l’heure approprié pour Israël de poursuivre ses attaques terrestres et aériennes au Liban contre le Hezbollah, a déclaré jeudi le porte-parole du département d’Etat américain, tout en reconnaissant l’hypothèse que l’opération militaire de l’Etat hébreu puisse s’étendre au-delà de ses objectifs actuels.
Après deux semaines de bombardements intensifs à travers le Liban, l’armée israélienne a débuté une nouvelle phase de ce qu’elle présente comme une offensive contre le Hezbollah en lançant mardi des assauts terrestres « limités et ciblés » dans le sud du Liban.
Cette nouvelle escalade dans le conflit régional, près d’un an après l’attaque du Hamas palestinien à laquelle Tsahal a réagi avec un siège total de la bande de Gaza, a provoqué une réponse de l’Iran et pourrait pousser les Etats-Unis à jouer un rôle plus direct.
Téhéran a lancé mardi soir des salves de roquettes contre Israël, une attaque présentée comme une réponse aux opérations israéliennes au Liban avec les assassinats du chef du Hezbollah et d’un commandant des Gardiens de la révolution iranienne. L’Etat hébreu a promis que l’Iran allait « payer ».
S’exprimant à propos de la situation au Liban au cours d’un point de presse régulier, le porte-parole du département d’Etat américain a déclaré que, par nature, tout conflit était « fluide » et « imprévisible ».
Par conséquent, a poursuivi Matthew Miller, il est impossible de dire combien de temps il faudra à Israël pour parvenir à son objectif affiché de détruire les infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, près de la frontière avec l’Etat hébreu, afin de permettre le retour des habitants israéliens déplacés depuis un an par les tirs transfrontaliers.
« Nous voulons au bout du compte voir un cessez-le-feu et une solution diplomatique, mais nous pensons qu’il est approprié pour Israël, à cet instant, de traduire les terroristes en justice », a-t-il dit.
Environ 2.000 personnes ont été tuées et plusieurs milliers d’autres blessées au Liban par les frappes israéliennes depuis un an, la plupart d’entre elles au cours des quinze derniers jours, selon les autorités libanaises. Plus de 1,2 million de Libanais ont été déplacés par les bombardements de Tsahal.
INCERTITUDES
Washington a régulièrement prévenu Israël contre une escalade du conflit, mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a immédiatement et fermement rejeté la semaine dernière une proposition de cessez-le-feu de 21 jours au Liban formulée par les Etats-Unis, la France et d’autres pays.
Au cours de l’année écoulée, les Etats-Unis n’ont pas cessé de fournir des milliards de dollars d’armes à Israël, en dépit des tensions à propos de la guerre à Gaza. L’administration Biden a exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations à propos du lourd bilan civil dans l’enclave, appelant Israël à faire preuve de retenue afin de calmer l’indignation internationale.
Matthew Miller a déclaré jeudi que des représentants américains ont discuté avec leurs homologues israéliens des objectifs de l’opération militaire de l’Etat hébreu face au Hezbollah.
« Nous sommes tous ici parfaitement conscients du long passé d’Israël à lancer des opérations à travers la frontière libanaise présentées alors comme limitées et qui se sont transformées en quelque chose de très différent – des guerres à grande échelle et parfois des occupations », a-t-il dit, ajoutant que Washington allait surveiller l’évolution du conflit.
Israël a par le passé envahi le Liban à plusieurs reprises, notamment en 1982 lors d’une offensive successive à des échanges de tirs transfrontaliers qui a abouti à la prise de la capitale Beyrouth et à une occupation du pays. Le Hezbollah a été créé avec le soutien de l’Iran face à cette occupation.
« Je ne sais pas ce qui va se passer », a déclaré jeudi Matthew Miller. « Si j’ose dire, les Israéliens ne savent probablement pas non plus pour l’instant ce qui va se passer. Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de plan (…), pas d’objectifs. Simplement que les conflits sont imprévisibles ».
(Simon Lewis et Humeyra Pamuk; version française Jean Terzian)
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