Vendée Globe: Clarisse Crémer retrouve le départ après quatre années de tempêtes
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Vincent Daheron
LES SABLES-D’OLONNE, Vendée (Reuters) – Douzième à l’arrivée de son premier Vendée Globe en 2021, Clarisse Crémer prendra à nouveau le départ dimanche de la course autour du monde en solitaire après quatre années agitées, marquées par une maternité, un changement de sponsor et des accusations de triche à son encontre.
« C’est déjà une victoire d’être là aujourd’hui », confiait en septembre la navigatrice de 34 ans, désormais à la barre de L’Occitane en Provence. « J’ai dû beaucoup batailler et ça change pas mal mon état d’esprit, notamment mentalement, parce que c’est un accomplissement, ne serait-ce que d’être au départ. »
En février 2023, son précédent sponsor Banque populaire l’avait écartée au profit d’un autre skipper, estimant dans un communiqué que « pour des raisons heureuses de maternité, Clarisse est aujourd’hui dans une situation qui ne lui permet pas d’espérer obtenir le nombre de points nécessaires pour se qualifier pour le Vendée Globe 2024 ».
Le groupe bancaire et financier, investi de longue date dans la voile, avait ensuite décidé de se retirer de la 10e édition du Vendée Globe après plusieurs semaines de polémiques.
« On peut dire que c’était fastidieux », admet Clarisse Crémer, qui a donné naissance à sa fille en novembre 2022. « Tout n’est pas un bon souvenir mais j’essaie de me concentrer sur les trucs positifs. »
Son mari Tanguy Le Turquais, au départ de son premier Vendée Globe à la barre de Lazare, assure que ce choix n’est pas encore complètement digéré.
« Elle ne comprenait pas », se souvient-il pour Reuters. « Elle s’en remet encore. Je ne sais pas si on peut dire qu’on est remis, mais on est passés à autre chose. »
En début d’année 2024, Clarisse Crémer et Tanguy Le Turquais ont été accusés de triche pour des échanges de messages lors du dernier Vendée Globe avant d’être blanchis par un jury international.
« Quand on est sportifs, être traités de tricheurs est probablement la pire insulte », estime Tanguy Le Turquais. « Cet épisode a été très dur à vivre. On ne pouvait pas se soutenir mutuellement car on était tous les deux un peu étouffés et hallucinés par ce qu’il se passait. »
QUATRE TRANSATLANTIQUES EN SEPT MOIS
Dans la foulée de sa mise à l’écart par Banque populaire, la native de Paris a pu compter sur le soutien d’Alex Thomson, navigateur britannique monté à deux reprises sur le podium du Vendée Globe (3e en 2012-2013 et 2e en 2016-2017), et de son nouveau partenaire L’Occitane en Provence.
« J’étais très énervé. Selon moi, la raison n’était pas correcte, c’était juste une excuse. J’ai un problème avec l’injustice », explique Alex Thomson. « La philosophie était de prouver qu’elle pouvait être une formidable maman et une superbe athlète, sans compromis. »
L’ancien skipper d’Hugo Boss rachète alors le bateau mis à la vente par Banque populaire après son retrait du Vendée Globe, l’ancienne machine de Charlie Dalin, deuxième de la dernière édition.
Une course contre-la-montre s’engage pour que Clarisse Crémer puisse être sélectionnée parmi les 40 participants de « l’Everest des mers ». Elle a terminé quatre courses transatlantiques en un peu plus de sept mois pour remplir les critères de qualification avant que sa participation ne soit officialisée début juillet.
« C’était un soulagement », a-t-elle admis. « Le point positif, c’est que je ne suis plus la même Clarisse qu’il y a quatre ans. J’ai beaucoup évolué, ne serait-ce que par mon expérience du Vendée Globe et par tout ce que j’ai vécu après, à terre comme en mer. »
« Je ne suis pas du tout dans la revanche ou dans la construction par rapport à des choses négatives autour de moi. Ça n’a pas été une période facile, je ne l’ai jamais caché. Il y a des choses que j’aurais aimé pouvoir vivre différemment. »
Son mari a été impressionné par sa force de caractère.
« Elle a eu pas mal de contraintes, ça a été éprouvant pour elle. Elle a passé son temps à se battre, parfois contre moi. Elle peut être fière d’elle », assure Tanguy Le Turquais. « Sur la dimension psychologique, elle a été très solide. J’ai halluciné, je ne la connaissais pas aussi forte que ça. »
Un état d’esprit également loué par Alex Thomson : « Son retour après avoir été blessée à ce point montre sa résilience, sa force. Je suis plein d’admiration pour elle, c’est une femme incroyable. »
Après sa 12e place en 2021 en 87 jours, 2 heures, 24 minutes et 25 secondes, record féminin à la clé, Clarisse Crémer espère faire mieux. « Dans ma tête, je vise le top 10 », dit-elle.
(Rédigé par Vincent Daheron, édité par Sophie Louet)
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