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Stellantis-Deux candidats internes à la succession de Tavares-source

PARIS (Reuters) – Le conseil d’administration de Stellantis a sur sa liste préliminaire deux candidats internes, le patron de l’Amérique du Nord Antonio Filosa et le directeur des achats Maxime Picat, pour succéder au directeur général Carlos Tavares, dont la démission brutale a été annoncée dimanche, a dit à Reuters une source proche du dossier.

La source a ajouté que le conseil d’administration étudierait aussi des candidatures externes, qui commencent à lui parvenir.

Un porte-parole de Stellantis a refusé de faire un commentaire.

Carlos Tavares a démissionné brutalement face aux désaccords croissants apparus en novembre avec les actionnaires de référence sur ses méthodes pour redresser la situation financière et opérationnelle du groupe.

Des investisseurs et des banquiers au fait du dossier ont dit lundi que les administrateurs s’inquiétaient notamment de voir le directeur général passer par des baisses de coûts drastiques pour redresser la barre en Amérique du Nord, plutôt que d’élaborer une stratégie à plus long terme.

ANTONIO FILOSA, de nationalité italienne, est directeur général délégué pour l’Amérique du Nord, marché stratégique de Stellantis, depuis octobre, quand le groupe a émis un « profit warning » spectaculaire en raison notamment d’un gonflement de ses stocks aux Etats-Unis.

MAXIME PICAT est quant à lui directeur monde des achats et de la qualité fournisseurs, après avoir dirigé la région Europe élargie. A 50 ans, cet ingénieur français incarne la jeune génération de dirigeants dont s’est entouré Carlos Tavares chez PSA.

Pour les candidats externes à ce poste aujourd’hui très exposé de directeur général du quatrième constructeur automobile mondial, né de la fusion de PSA en France, Opel/Vauxhall en Allemagne et Grande-Bretagne et FCA (Fiat Chrysler) en Italie et aux Etats-Unis, plusieurs noms commencent à circuler dans la presse et auprès des sources.

JEAN-PHILIPPE IMPARATO, promu en octobre DG délégué de l’Europe élargie, a dirigé les marques Peugeot et Alfa Roméo et parle couramment italien, mais ce Français, proche de Carlos Tavares, a répondu au dernier Mondial de l’auto qu’il n’était « pas fait » pour ce poste.

LUCA DE MEO, directeur général de Renault et artisan du redressement du groupe au losange, est de nationalité italienne et a occupé des postes de direction chez Fiat Chrysler sous la houlette de Sergio Marchionne, ainsi que chez Volkswagen, où il a dirigé la marque Seat. L’hypothèse de son arrivée va de pair avec les rumeurs récurrentes, et toujours démenties, d’un rapprochement entre Stellantis et Renault.

Aux journalistes et à ses proches collaborateurs, Luca de Meo se dit heureux à son poste actuel. Il a participé à une série documentaire diffusée prochainement et célébrant le « comeback » du groupe où son mandat a été renouvelé pour quatre ans.

DOUG OSTERMANN. Ce « car guy » américain a été nommé directeur financier de Stellantis en octobre après avoir occupé plusieurs fonctions pour le groupe en Chine, où il a joué un rôle déterminant dans les accords avec le chinois Leapmotor.

MIKE MANLEY, ancien directeur général de Fiat Chrysler, né au Royaume-Uni, avait succédé à Sergio Marchionne en 2018 et contribué côté FCA à la création de Stellantis. Il connaît très bien les marques américaines du groupe et dirige depuis fin 2021 le principal réseau de concessionnaires américains AutoNation, un atout face aux difficultés actuelles de Stellantis aux Etats-Unis où ses stocks ont augmenté et ses ventes baissé.

EDOUARD PEUGEOT. Représentant de la neuvième génération de la famille Peugeot fondatrice de PSA, fils de l’actuel représentant de la famille au conseil d’administration de Stellantis, Edouard incarne la relève à la présidence de la holding familiale où il a été nommé récemment pour succéder à son père. Mais une source proche de la famille a démenti qu’il soit candidat au poste de directeur général de Stellantis.

JOSE MUNOZ, de nationalité espagnole et citoyen américain, a été nommé le mois dernier directeur général du géant coréen Hyundai Motor, dont on lui attribue les ventes records en Amérique du Nord. Après avoir fait ses débuts chez Citroën en 1989, il a enchaîné les postes de responsabilité chez Nissan, Toyota et Daewoo.

QUELQU’UN DU MONDE DE LA TECH ? Le quotidien italien Il Giornale écrit que la préférence de John Elkann va à un recrutement interne mais qu’il pourrait aussi songer à un profil issu du monde de la « tech » pour incarner le tournant de Stellantis vers la voiture électrique connectée.

En 2021, le président de Stellantis avait choisi Benedetto Vigna, un dirigeant du fabricant de puces STMicroelectronics, pour diriger Ferrari.

RICHARD PALMER. L’ancien directeur financier de Stellantis, qui a quitté le groupe en 2023, vient de faire son grand retour en étant nommé lundi conseiller spécial auprès du président John Elkann. Celui qui a été directeur financier de Fiat et Chrysler pendant 15 ans participera au nouveau comité exécutif chargé d’assurer l’intérim du pilotage jusqu’à la nomination du successeur de Carlos Tavares.

(Reportage Gilles Guillaume, avec Giulio Piovaccari à Milan, Nora Eckert à Detroit et Nick Carey à Londres)

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