Plainte déposée en France pour des attaques chimiques en Syrie en 2013
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par John Irish
PARIS Reuters) – Des avocats représentant des survivants d’attaques à l’arme chimique commises en août 2013 près de Damas en Syrie ont déposé plainte en France contre des responsables syriens qu’ils accusent de la mort de centaines de civils dans les zones tenues à l’époque par la rébellion.
Pour les avocats, la France, qui abrite plusieurs milliers de réfugiés syriens, est habilitée à engager des poursuites judiciaires pour des crimes contre l’humanité commis par des étrangers dans un pays tiers.
La procédure, à laquelle se sont joints une douzaine de plaignants, fait écho à une procédure similaire ouverte l’an dernier en Allemagne.
Ces poursuites devant des tribunaux européens constituent l’une des rares voies juridiques permettant d’engager des actions contre le gouvernement de Bachar al Assad, la mise en place d’un tribunal international sur la Syrie voulue par les pays occidentaux ayant été bloquée par la Russie et la Chine au Conseil de sécurité des Nations unies.
« Il est important que les victimes aient la possibilité de voir ces responsables rendre des comptes devant la justice », a déclaré à Reuters l’avocat syrien Mazen Darwish, qui dirige le Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM), lequel a déposé plainte avec deux autres ONG, l’Open Society Justice Initiative et Syrian Archive.
Mazen Darwish a précisé s’attendre à l’ouverture d’une autre procédure en Suède dans les mois qui viennent.
Dans un rapport, les services de renseignement français ont estimé qu’une des attaques commise au gaz sarin par les forces gouvernementales syriennes avait fait 1.400 morts en août 2013 dans la région de la Ghouta orientale, près de Damas.
Le gouvernement syrien dément le recours à des armes chimiques contre sa population civile.
La plainte s’appuie sur un épais dossier comprenant des témoignages de survivants et d’anciens responsables syriens ayant fait défection, sur une analyse de la chaîne de commandement de l’armée syrienne et sur des centaines d’éléments de preuve, notamment des photos et vidéos.
« Nous avons compilé de nombreuses preuves établissant les responsabilités en cause dans les attaques sur la ville de Douma et la Ghouta orientale, dont les conséquences terribles continuent d’avoir un impact sur les survivants », a déclaré Hadi al Khatib, fondateur et directeur de Syrian Archive.
(version française Jean-Stéphane Brosse)