Meurtre du prêtre Olivier Maire tué en Vendée, Gérald Darmanin sur place
Un prêtre a été tué en Vendée, dans l’ouest de la France, et son meurtrier présumé, un Rwandais déjà soupçonné d’avoir incendié la cathédrale de Nantes l’an dernier, a été placé en garde à vue, a annoncé lundi le vice-procureur de la Roche-sur-Yon.
Selon Yannick Le Goater, qui s’exprimait devant la presse, une enquête a été ouverte pour « homicide volontaire » après la découverte du corps du père Olivier Maire, responsable de la communauté catholique de Montfortains chez qui le suspect était hébergé.
Placé en garde à vue lundi matin, ce dernier résidait dans une congrégation religieuse en vertu d’une obligation de résidence imposée suite à une information judiciaire ouverte après l’incendie de la cathédrale de Nantes du 18 juillet 2020, dans le cadre de laquelle le Rwandais de 40 ans avait été placé en détention du 20 juillet 2020 au 31 mai dernier.
Il faisait depuis sa sortie de prison l’objet d’un « contrôle judiciaire strict », a assuré le vice-procureur.
Le suspect a fait l’objet d’une hospitalisation en milieu psychiatrique qui s’est terminée le 29 juillet, « date à laquelle il a réintégré son lieu d’hébergement », a poursuivi Yannick Le Goater.
Une expertise psychiatrique était en cours lundi pour déterminer si la garde à vue « est compatible ou non avec son état psychique », a-t-il ajouté.
Selon une source proche du dossier, le suspect s’est présenté lundi matin à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre pour dire qu’il avait tué un ecclésiastique. Les gendarmes se sont alors rendus à Saint-Laurent-sur-Sèvre, où ils ont trouvé le corps du père Olivier Maire, qui était âgé 60 ans.
Selon Yannick Le Goater, le meurtre a eu lieu entre dimanche en fin d’après-midi et lundi matin.
« Il avait été demandé à la congrégation d’héberger l’auteur présumé du crime dans l’attente de son jugement. Mais c’était quelqu’un qui ne semblait pas présenter de risque. Il était calme et tranquille, selon mes confrères à Saint-Laurent-sur-Sèvre », a dit à Reuters le père Santino Brembilla, membre de la congrégation des Montfortains.
« NOUS SOMMES TOUS CHOQUÉS »
Selon lui, l’auteur présumé du crime et le prêtre assassiné ne se connaissaient pas avant l’incendie de la cathédrale.
« Nous sommes tous choqués. On est très tristes. Pas plus tard qu’hier, je l’avais vu donner un concert d’orgue à la basilique de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Cela me suffoque », a déclaré à Reuters une paroissienne, Bernadette.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est rendu sur place et devait s’exprimer en fin d’après-midi. Informé « dès ce matin » selon son entourage, le président Emmanuel Macron a eu des échanges avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice, a fait savoir l’Elysée. Le Premier ministre, Jean Castex, a fait part de « son plus profond effroi » et de sa « plus vive compassion », selon Matignon.
L’annonce de ce meurtre a fait réagir toute la classe politique, à huit mois d’une élection présidentielle où la sécurité et l’immigration s’annoncent comme des thèmes de campagne importants.
La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a exprimé sa colère sur Twitter.
« En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de #Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre. Ce qui se passe dans notre pays est d’une gravité sans précédent : c’est la faillite complète de l’Etat et de @GDarmanin », a-t-elle écrit.
Le ministre de l’Intérieur lui a répondu sur le même réseau. « Plutôt que de dire sa compassion aux catholiques qui ont accueilli ce meurtrier, madame le Pen polémique sans connaître les faits : cet étranger n’était pas expulsable malgré son arrêté d’expulsion tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé », a écrit Gérald Darmanin.
De Xavier Bertrand à Laurent Wauquiez en passant par Bruno Retailleau, Michel Barnier et Valérie Pécresse, tous les candidats potentiels ou déclarés à une candidature Les Républicains (LR) pour l’Elysée ont dit leur indignation sur les réseaux sociaux.
« Mais que faisait encore cet individu en France ? », a écrit sur Twitter Bruno Retailleau, le président du groupe LR du Sénat.
(Reportage Caroline Pailliez et Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault et Marc Angrand)
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