L’Europe finit dans le vert, Paris vacille avec le gouvernement français
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVpar Diana Mandia
(Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en hausse lundi tandis que la volatilité a été prononcée à Paris, le gouvernement français, visé par deux motions de censure de la gauche et de l’extrême droite, menaçant de tomber cette semaine.
À Paris, le CAC 40, très volatile au cours de la séance, a grappillé 0,02% à 7.236,89 points. À Francfort, le Dax a avancé de 1,57% et à Londres, le FTSE 100 a pris 0,31%.
L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,88%, le FTSEurofirst 300 de 0,71% et le Stoxx 600 de 0,66%.
Le Premier ministre français, Michel Barnier, a engagé lundi la responsabilité de son gouvernement sur le projet de budget de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, s’exposant en retour à la censure des députés de l’opposition de gauche et du Rassemblement national (RN).
Une concession de dernière minute du Premier ministre n’a pas suffi à obtenir le soutien du RN pour éviter le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet d’adopter le projet de loi sans vote.
Le vote à venir d’une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier, qui n’est en poste que depuis septembre, a renforcé les craintes concernant la soutenabilité de la dette publique française, et accéléré la vente de l’euro, alors que la crise politique risque de se prolonger.
« Aucune nouvelle élection ne pouvant être organisée avant l’été prochain, cela ne peut que conduire à une intensification de la paralysie politique qui frappe la France depuis la décision malheureuse d’Emmanuel Macron de convoquer des élections anticipées en juin », a déclaré Rupert Thompson, économiste en chef d’IBOSS.
VALEURS
Les banques françaises ont été affectées lundi par la situation politique en France : BNP Paribas a perdu 1,2%, Crédit Agricole SA 0,87% et Société Générale 2,6%.
Les marques de luxe françaises telles que Hermès et LVMH, ont progressé de plus de 3% chacune, profitant de la faiblesse de l’euro.
Stellantis a également souffert(-6,3%) après la démission abrupte de son directeur général, Carlos Tavares, tout comme l’indice automobile européen, qui a cedé 0,39%.
Le groupe français de paiements Worldline, qui selon cinq personnes au fait du dossier suscite l’intérêt de sociétés de capital-investissement, a pris 14%.
Ipsos, qui a confirmé lundi des discussions pour un rachat de Kantar Media, a en revanche perdu 4,4%.
Ailleurs en Europe, Delivery Hero a reculé de 10,5%, la plate-forme de livraison ayant annoncé lundi que les livreurs de son unité Glovo en Espagne seraient embauchés en tant qu’employés.
A WALL STREET
A l’heure de la clôture en Europe, le Dow Jones perd 0,31%, tandis que le Standard & Poor’s 500 prend 0,21% et le Nasdaq Composite 0,98%.
Le fabricant de puces Intel gagne 4,7% après avoir annoncé le départ à la retraite de son directeur général Pat Gelsinger.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les investisseurs ont dû digérer lundi la forte baisse de l’activité manufacturière de la zone euro en novembre, ainsi qu’un fort recul de la demande qui éloigne les perspectives d’une reprise imminente, selon l’indice définitif HCOB des directeurs d’achat (PMI) de la zone euro, compilé par S&P Global.
En France, le secteur manufacturier a affiché en novembre la plus forte baisse des nouvelles commandes depuis la première vague de la pandémie de COVID-19 en 2020, sur fond d’affaiblissement de la demande domestique et internationale, tandis qu’en Allemagne le secteur a poursuivi sa contraction.
Aux Etats-Unis, l’indice ISM manufacturier s’est en revanche amélioré en novembre, les commandes augmentant pour la première fois en huit mois et les usines ayant connu une baisse significative des prix des intrants, selon l’enquête mensuelle de l’Institute for Supply Management (ISM) publiée lundi.
CHANGES
L’euro recule fortement lundi et est en passe de connaître sa plus forte baisse quotidienne depuis début novembre en raison des inquiétudes croissantes concernant l’avenir du gouvernement en France et le sort de son projet de budget pour réduire le déficit public du pays.
La devise européenne abandonne 0,9% à 1,0480 dollar.
Le billet vert a en revanche continué à gagner du terrain (+0,73%) après la publication de données solides sur l’industrie manufacturière américaine, qui ont renforcé les paris selon lesquels la Réserve fédérale pourrait interrompre les réductions de taux d’intérêt lors de sa réunion de décembre.
TAUX
Les rendements obligataires de la zone euro ont reculé lundi, alors que la demande d’obligations allemandes, valeur refuge, a augmenté et que les investisseurs ont appris la forte baisse de l’activité manufacturière du mois dernier dans la zone euro.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a ainsi perdu 5,2 points de base à 2,0370%, tandis que celui de son homologue à deux ans a abandonné 5,7 points de base à 1,8990%.
En France, le rendement de l’OAT à dix ans a en revanche pris 1,9 point de base à 2,9150% sur fond d’inquiétudes sur la dette souveraine française.
L’écart entre les rendements des obligations à 10 ans de la France et de l’Allemagne – une mesure des coûts d’emprunt français par rapport à la référence de la zone euro – a augmenté à 88 pb, se rapprochant des 90 pb de la semaine dernière, un record de 12 ans.
Le rendement des Treasuries à dix ans recule de 1,4 point de base à 4,1801%. Le deux ans, le plus sensible aux taux, prend en revanche 1,6 point de base à 4,1899%, les données témoignant de la solidité de l’économie et plaidant en faveur d’une réduction plus progressive des taux d’intérêt.
PÉTROLE
Les prix du pétrole reculent lundi après leurs hausses récentes.
Le Brent perd 0,38% à 71,57 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 0,35% à 67,76 dollars.
A SUIVRE LE 3 DÉCEMBRE:
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá)