La présidentielle française n’inquiète guère les marchés pour l’instant
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Les marchés financiers sont plus optimistes qu’il y a cinq ans sur l’élection présidentielle en France, alors que les risques politiques sont aujourd’hui plus élevés, quel que soit le résultat du deuxième tour dimanche soir.
Les sondages sur les intentions de vote attribuent pour l’instant au président sortant, Emmanuel Macron, une avance confortable même si son adversaire, Marine Le Pen, semble n’avoir jamais été aussi proche du pouvoir.
Mais si Emmanuel Macron est réélu dimanche, il ne pourra pas compter sur une victoire facile aux élections législatives de juin. Et si Marine Le Pen l’emporte, elle ne peut pas non plus considérer comme acquise une majorité à l’Assemblée nationale et risque de devoir faire face à des difficultés d’ordre constitutionnel et institutionnel pour mettre en oeuvre son programme.
Malgré ces inconnues, la prime exigée par les investisseurs pour détenir des obligations d’Etat plutôt que des allemandes, jugées plus sûres, avoisine 45 points de base contre 75 points il y a cinq ans, et l’euro, à 1,0860 dollar, est supérieur à son niveau d’avant le second tour de 2017.
« La grande différence cette fois-ci, c’est que Le Pen a édulcoré sa rhétorique anti-UE et anti-euro, qui avait tellement effrayé les marchés la dernière fois », explique Mike Riddell, directeur de la macro taux fixes chez Allianz Global Investors à Londres.
Si l’ex-présidente du Rassemblement national (RN) a modifié son programme, celui-ci inclut bon nombre de propositions dont la mise en application pourrait créer des tensions avec les partenaires européens de la France et déboucher sur des recours multiples.
L’exonération des moins de 30 ans de l’impôt sur le revenu et la « priorité nationale » pour les citoyens français en matière d’aides sociales, de logement social ou même d’emploi pourraient par exemple être contestées devant le Conseil constitutionnel.
Par ailleurs, une renationalisation des réseaux autoroutiers et un abaissement du taux de TVA sur l’énergie, deux de ses propositions économiques phares, pourraient creuser le déficit budgétaire et empêcher Paris de ramener celui-ci sous 5% du produit intérieur brut (PIB) à moyen terme, donc loin de l’objectif de 3% fixé par l’Union européenne, estiment les analystes de la Société générale.
« Une telle augmentation des déficits et de la dette conduirait sans aucun doute à des tensions avec l’UE », ajoutent-ils dans une note de recherche.
Le Medef, principale fédération patronale française, a appelé à voter Emmanuel Macron au second tour, jugeant qu’une présidence Le Pen conduirait le pays à « décrocher par rapport à ses voisins et à le mettre en marge de l’Union européenne » et que « la hausse très forte et non financée des dépenses publiques risquerait de placer le pays dans une impasse ».
LES LÉGISLATIVES, INCONNUE N°1
Que les électeurs français choisissent la continuité ou l’alternance dimanche, l’euphorie de la victoire pourrait être de courte durée tant est élevée l’incertitude sur les législatives prévues en juin.
Pour Martial Foucault, directeur du Cevipof, le centre de recherches politiques de Sciences Po, Marine Le Pen pourrait être incapable de présenter suffisamment de candidats pour lui permettre d’espérer remporter une majorité des sièges à l’Assemblée. Elle pourrait donc se trouver contrainte de rechercher un Premier ministre capable de gouverner avec une « coalition impossible », ajoute-t-il.
Emmanuel Macron, s’il décroche un second mandat, risque lui aussi de peiner à former une majorité viable sans devoir compter sur des alliés exigeants.
D’autant que le score de près de 22% de Jean-Luc Mélenchon au premier tour a placé le candidat soutenu par l’Union populaire au centre du jeu, au point de le conduire mardi à demander aux Français de « l’élire » Premier ministre en désignant une majorité de gauche à l’Assemblée nationale dans deux mois.
« La question de la paralysie ne se pose pas seulement à Le Pen: elle est aussi liée aux élections législatives, qui pourraient être décisives et imposer des restrictions à Macron », résume François Savary, directeur des investissements de la société suisse de gestion d’actifs Prime Partners.
Une majorité étroite et fragile pourrait compliquer la réforme des retraites qu’entend lancer le président sortant s’il est réélu et limiter sa capacité à lancer de nouvelles initiatives politiques au niveau européen, estime de son côté Kevin Thozet, membre du comité d’investissement de Carmignac.
« Une fois le 24 avril passé, les investisseurs devront certainement et très rapidement suivre de très près le ‘troisième tour’ de l’élection présidentielle française », conclut-il.
(Reportage Dhara Ranasinghe à Londres et and Leigh Thomas à Paris, version française Marc Angrand)
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