La pauvreté et le niveau d’éducation dessinent la carte électorale française
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Les régions dans lesquelles Emmanuel Macron a réalisé ses moins bons scores sont celles où se concentre une population dont le pouvoir d’achat est le plus durement affecté par la hausse de l’inflation, montre une analyse des résultats du premier tour de l’élection présidentielle réalisée par Reuters.
Le discours antisystème de Marine Le Pen trouve en écho une résonance particulière dans les régions qui comptent davantage de non-diplômés, où l’espérance de vie est la moins élevée et le taux de criminalité plus important.
La photographie du vote du premier tour laisse penser que le président sortant aura le plus grand mal à convaincre au-delà de la classe moyenne urbaine et éduquée qui constitue sa base électorale.
Si Emmanuel Macron a devancé Marine Le Pen avec 27,8% des suffrages exprimés contre 23,2% dimanche, la carte des résultats fait apparaître deux France profondément divisées.
Pour tenter de déterminer les facteurs qui ont le plus pesé sur l’issue du scrutin, Reuters a utilisé un algorithme appelé « forêt d’arbres décisionnels » qui permet de classer 45 critères économiques et démographiques en fonction de leur corrélation avec les scores obtenus par les candidats dans chaque département.
Comme lors de l’élection présidentielle de 2017, les niveaux de vie et d’éducation ont joué un rôle déterminant dans le vote des Français, alors que la question du pouvoir d’achat a dominé la fin de la campagne électorale.
Même si les mesures prises par le gouvernement français, comme le gel du prix de l’électricité ou la réduction des prix de l’essence à la pompe, ont limité la hausse de l’inflation par rapport aux autres pays européens, les régions où se concentre la population la plus fragile ont davantage voté pour Marine Le Pen.
En moyenne, 12,7% des habitants des départements qui ont placé Emmanuel Macron devant Marine Le Pen vivent en dessous du seuil de pauvreté, alors que ce taux monte à 16% dans les départements où la candidate du Rassemblement national est arrivée en tête.
Le président sortant a aussi réalisé de moins bons scores dans les départements où le taux de chômage est plus élevé et le niveau de vie plus bas, ce qui tend à démontrer que les mesures de soutien prises par le gouvernement n’ont pas convaincu ceux qui en auraient le plus besoin.
Si les statistiques officielles indiquent que le revenu disponible brut des Français a augmenté pendant le quinquennat, la hausse de l’inflation au cours des six derniers mois, et la crainte que celle-ci ne s’accélère encore, alimente le sentiment inverse chez de nombreux électeurs.
Marine Le Pen est la candidate qui a le plus axé sa campagne sur la question du pouvoir d’achat, délaissant ses thématiques habituelles de l’immigration et de la sécurité, dans un espace médiatique saturé par les propositions sur ces thèmes de son rival d’extrême droite Eric Zemmour.
Cette stratégie s’est avérée payante, malgré la mobilisation de fin de campagne d’une partie de l’électorat populaire en faveur de Jean-Luc Mélenchon, et la candidate du RN a montré qu’elle entendait aussi faire de ce thème le marqueur du deuxième tour.
Le facteur qui suit le mieux les contours du vote lepéniste est celui de l’espérance de vie, souvent utilisé comme baromètre du bien-être économique et social.
Les femmes nées en 2021 peuvent espérer vivre en moyenne un an de plus dans les départements où Emmanuel Macron l’a emporté que dans ceux où Marine Le Pen l’a devancé, selon les calculs de Reuters.
Dans le même temps, l’espérance de vie féminine dans les deux départements où la candidate du Rassemblement national a réalisé ses meilleurs scores – l’Aisne et le Pas-de-Calais – est inférieure de deux ans à la moyenne nationale.
Ce n’est pas un hasard si Emmanuel Macron a pris lundi la direction des Hauts-de-France, pour tenter lors de son premier déplacement de campagne d’entre-deux tours de convaincre les habitants de Denain, Carvin ou Lens qu’il peut améliorer leurs conditions de vie.
Parmi les autres facteurs corrélés au vote en faveur de Marine Le Pen figurent le nombre de vols avec violence et le faible taux de diplômés de l’enseignement supérieur.
Ainsi, près de 30% des habitants de l’Aisne, où la candidate d’extrême droite a obtenu 39% des suffrages exprimés au premier tour, ne sont pas diplômés, contre 21% au niveau national.
L’équation en vue du second tour comporte des incertitudes supplémentaires, notamment le comportement des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, issus eux aussi des classes populaires qui se sont notamment mobilisées en sa faveur en région parisienne.
Le candidat insoumis, qui s’est lui aussi emparé à bras le corps de la question sociale, après un début de campagne plutôt axé sur l’écologie, a obtenu près de 50% des voix en Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre du pays, avec une population immigrée dépassant 30% qui paraît peu susceptible de soutenir Marine Le Pen, mais pas davantage Emmanuel Macron si celui-ci ne parvient pas à faire du scrutin autre chose qu’un « barrage » contre l’extrême droite.
Car l’autre caractéristique de la Seine-Saint-Denis – comme plus généralement des départements à forte population défavorisée – est son taux d’abstention record, le plus élevé du pays après la Corse.
(Reportage de Leigh Thomas, version française Tangi Salaün)
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