La guerre en Ukraine exacerbe la crise du pouvoir d’achat en Europe
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Confrontés depuis plusieurs mois déjà au retour de l’inflation, les Européens doivent désormais se préparer à voir la guerre en Ukraine saper leur pouvoir d’achat en faisant bondir les prix des carburants et des produits alimentaires, un risque majeur pour une reprise économique encore fragile après la crise du COVID-19.
L’envolée des cours du pétrole sur les marchés mondiaux s’est déjà traduite par la plus forte augmentation hebdomadaire du prix de l’essence dans les stations-service en Europe, à plus de deux euros le litre dans certains pays.
« Le problème, ça n’est pas le prix qu’on paiera demain, c’est combien (l’essence) coûtera dans 15 jours », dit Alejandro Oterino, un retraité madrilène de 76 ans.
Cette crainte d’un dérapage incontrôlé des prix à la consommation est précisément ce que la Banque centrale européenne (BCE) devra tenter d’apaiser jeudi à l’issue de sa réunion de politique monétaire. À charge pour sa présidente, Christine Lagarde, de convaincre de sa capacité à maîtriser une inflation qui atteignait 5,8% sur un an en février, avant que l’impact de l’invasion de l’Ukraine commence à se faire sentir.
« Les banques centrales subissent une pression naturelle pour maintenir les anticipations (d’inflation) à un niveau bas par le biais de la communication mais elles risquent de perdre en crédibilité », explique Gunther Schnabl, professeur d’économie à l’université de Leipzig.
Au Portugal, où un actif sur dix ne touche que le salaire minimum de 705 euros, les automobilistes s’empressent de faire le plein avant la prochaine hausse de prix. Or un plein de 50 litres de diesel coûte déjà 91 euros.
« Si les prix continuent d’augmenter, je pourrais avoir besoin des aides sociales pour manger et boire », dit Antonio Dias, 56 ans, chauffeur Uber à Lisbonne, qui réclame une baisse des taxes sur les carburants. « Si ça continue, ça n’aura plus de sens de continuer à faire ce travail. »
DES SUPERMARCHÉS ESPAGNOLS RATIONNENT L’HUILE DE TOURNESOL
En Allemagne, l’association d’automobilistes ADAC estime que le prix du diesel a bondi de 28% depuis le 1er mars, et elle fait le lien avec l’augmentation des commandes de fioul domestique par des particuliers.
« De nombreux consommateurs craignent des problèmes d’approvisionnement à cause de la guerre entre la Russie et l’Ukraine et remplissent leur cuve avant la fin de l’hiver, ce qu’ils ne font pas d’habitude », explique-t-elle.
La hausse des prix des produits alimentaires est – pour l’instant – moins spectaculaire. Mais l’Ukraine et la Russie étant deux exportateurs majeurs de céréales et la Russie un gros fournisseur d’engrais, le conflit risque d’amplifier le mouvement.
En Espagne, certaines chaînes de supermarchés, comme Mercadona, ont décidé de limiter les ventes d’huile de tournesol, dont l’Ukraine est le principal fournisseur, après l’apparition de ce que la fédération du secteur, l’ASEDAS, appelle « des comportements de consommation atypiques ».
Le ministère de l’Agriculture a appelé au calme en assurant qu’il n’y avait pour l’instant aucune pénurie.
Certains observateurs craignent désormais un impact sur la consommation des ménages dans son ensemble, notamment celle des foyers à bas revenus, déjà les plus affectés pendant les confinements liés à la pandémie de COVID-19.
En Grande-Bretagne, le cercle de réflexion Resolution Foundation estime que le conflit en Ukraine va amputer de 4% le revenu réel moyen des ménages d’ici un an, sa plus forte baisse depuis près d’un demi-siècle.
LA MENACE DE LA STAGFLATION
En Italie, le ministère de l’Economie a déclaré lundi que « l’envolée des prix de l’énergie et l’augmentation de l’inflation qui en résulte constituent un risque important pour le bien-être économique de la population ».
En France, la question du pouvoir d’achat était depuis des mois l’un des enjeux clés de la campagne pour la présidentielle d’avril et elle devrait être l’un des grands axes du « plan de résilience » que le gouvernement s’apprête à dévoiler pour contrer les effets de la guerre en Ukraine.
Au centre de toutes les préoccupations se trouve une menace: celle d’un retour de la « stagflation », cette conjonction d’une croissance économique faible et d’une inflation forte qui avait marqué les années 1970 et 1980 après les chocs pétroliers, et que gouvernements et banques centrales ont eu à l’époque tant de mal à combattre.
Pour la BCE, la tâche est d’autant plus compliquée qu’elle s’apprêtait, avant la guerre, à réduire son soutien à l’économie après une décennie de taux négatifs et d’achats massifs d’obligations sur les marchés financiers.
Pour Gunther Schnabl, si les gouvernements n’ont d’autre choix que de continuer à soutenir la consommation pour éviter le pire, la seule solution pour éviter une spirale inflationniste consiste pour la banque centrale à s’en tenir à sa stratégie de resserrement monétaire.
« La conséquence clé pour la politique monétaire, de mon point de vue, c’est qu’il faut en finir avec le financement des dépenses budgétaires par les banques centrales », dit-il. « Et cela ne peut se faire que par le biais d’un processus de resserrement de la politique monétaire, très lent mais réel. »
(Avec Silvio Castellanos et Emma Pinedoà Madrid, William Schomberg à Londres, Miguel Pereira et Patrícia Rua à Lisbonne, Gavin Jones à Rome; version française Marc Angrand, édité par Sophie Louet)
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