La difficile péréquation du prochain budget du Cameroun
La circulaire du président de la République relative à la préparation du budget de l’État 2023, signée le 23 Août 2022 fixe le cap.
Débat sur la fin de vie. Réagissez à l'interview du député Olivier Falorni au +33 0769138397 ou par email à l'adresse [email protected]
Quatre mois avant la fin de l’année budgétaire 2022, Paul BIYA donne des orientations a ses collaborateurs pour élaborer celui de 2023. Un document qui intervient dans un contexte marqué par la conjoncture internationale et les évènements nationaux qui engagent l’État à mobiliser davantage de ressources financières. En effet, le conflit russo-ukrainien a induit une hausse des cours mondiaux du pétrole et de bien d’autres matières premières. Sur le plan national, le Cameroun fait face à la grève des enseignants sous la bannière du mouvement « On a trop supporté ». Cela a occasionné des dépenses budgétaires imprévues à l’État. À cela s’ajoutent les défis sécuritaires dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Extrême-Nord qui nécessitent des fonds supplémentaires.
Les priorités du Chef de l’État en 2023
A la lecture des 23 pages qui constitue la circulaire on comprend que de manière spécifique, un accent particulier sera mis globalement sur :
- La finalisation et la mise en service des grands projets de première génération restants,
- La poursuite de la préparation des grands projets de deuxième génération,
- Le renforcement de la cohésion sociale et du processus de décentralisation,
- La poursuite de la mise en œuvre de !’import-substitution, à travers les actions visant !’augmentation de la production locale et la réduction de la dépendance aux importations,
- La poursuite de la reconstruction des régions affectées par les en particulier celles du Nord-Quest, du Sud-ouest et de L’Extrême Nord et, le maintien de la veille sécuritaire et sanitaire.
Cerise sur le gâteau
Une des particularité de cette circulaire est la mise en place d’un régime fiscal adapté aux entrepreneurs individuels et promoteurs des petites et moyennes entreprises (PME).Cette mesure, explique la circulaire, vise la simplification de la fiscalité de ces entrepreneurs, « afin de susciter une plus grande adhésion à l’impôt de cette catégorie de contribuables ». Cela participe aussi de la promotion et de l’encadrement de ces contribuables qui se plaignent souvent du harcèlement fiscal alors qu’ils n’ont presque pas accès aux financements du circuit classique (banques, établissement de microfinances, crédits, etc.). Par conséquent, ils optent souvent pour le maquis fiscal.
Le piège du gouvernement
Le Cameroun va une fois de plus entrer dans l’histoire cette fin d’année. A la session parlementaire du mois de Juin 2022 essentiellement consacre à l’orientation budgétaire, un fait inédit s’est produit. Ledit débat n’a malheureusement pas eu lieu. Les députés en majorité de l’opposition ont constaté que l’exécutif a violé la loi en la matière. Sur le coup le ministre des finances s’est juste contente de lire ses documents avant que la séance plénière ne soit levée . La circulaire de Paul BIYA va-t-elle faire bouger les choses ? Difficile à dire.
Thierry EDJEGUE
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