Israël veut imposer une « zone de défense » dans le sud de la Syrie
JERUSALEM/DAMAS (Reuters) – Israël a ordonné à ses forces de créer une « zone de défense stérile » dans le sud de la Syrie, sans armes ni présence israélienne permanente, a déclaré mardi le ministre israélien de la Défense, alors que Tsahal renforce ses positions au-delà du plateau occupé du Golan et détruit l’arsenal syrien.
Israel Katz n’a guère détaillé ce projet, expliquant seulement que cette zone devrait « empêcher l’établissement et l’organisation du terrorisme en Syrie », après la chute du régime de Bachar al Assad.
« Nous ne permettrons pas cela, nous ne permettrons aucune menace contre l’Etat d’Israël », a affirmé le ministre lors d’une visite dans une base navale à Haïfa, dans le nord d’Israël.
Auparavant, un porte-parole militaire avait déclaré que les forces armées israéliennes se trouvaient dans la zone démilitarisée à la frontière avec la Syrie établie à la suite de la guerre israélo-arabe de 1973, et tenaient également « quelques points supplémentaires » en dehors de cette zone. Il a toutefois démenti des rumeurs d’une quelconque avancée significative en territoire syrien.
Depuis la fuite de Bachar al Assad, Israël s’est emparé d’avant-postes abandonnés du côté syrien du mont Hermon, qui surplombe Damas.
Les responsables israéliens qualifient ces mesures de limitées et temporaires visant à garantir la sécurité de leurs frontières mais plusieurs Etats dont les Emirats arabes unis ont condamné cette intrusion.
« Les forces de Tsahal n’avancent pas vers Damas. Ce n’est pas quelque chose que nous faisons ou ambitionnons de quelque façon que ce soit », a dit le porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, lors d’un point de presse.
DES NAVIRES VISÉS
« Nous n’avons pas l’intention d’interférer dans les affaires intérieures de la Syrie, mais nous avons clairement l’intention de faire ce qui est nécessaire pour assurer notre sécurité », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« J’ai autorisé l’armée de l’air à bombarder les capacités militaires stratégiques abandonnées par l’armée syrienne, afin qu’elles ne tombent pas entre les mains de djihadistes », a-t-il dit.
« Nous voulons des relations avec le nouveau régime en Syrie », a-t-il ajouté, tout en soulignant qu’Israël ne permettrait jamais de nouveaux transferts d’armes iraniens vers le Hezbollah libanais via la Syrie ni d’attaques contre son territoire.
L’aviation israélienne a mené jusqu’à 250 raids aériens à travers la Syrie depuis la chute d’Assad ce week-end, avec l’objectif affiché de s’assurer que les équipements militaires de l’armée syrienne, y compris les avions de combat, les missiles et les armes chimiques, ne tombent pas entre les mains des rebelles.
L’armée israélienne a dit mardi soir que la plupart des stocks d’armes stratégiques syriennes avaient été détruits au cours des dernières 48 heures.
Selon des sources de sécurité régionales et des responsables de l’armée syrienne déchue, des dizaines d’hélicoptères et d’avions ainsi que des équipements de la Garde républicaine à Damas et dans ses environs ont été anéantis.
Des navires lance-missiles israéliens ont également frappé des bâtiments de la marine syrienne lundi soir dans le port de Lattaquié. Au moins six navires ont été visés, a déclaré la société britannique de sécurité maritime Ambrey. Tsahal a précisé par la suite qu’une autre base avait été ciblée.
(Rédigé par Maya Gebeily, Suleiman Al-Khalidi et James Mackenzie ; version française Diana Mandiá et Jean-Stéphane Brosse)
Faites un don au Journal Chrétien avant le 31 décembre et bénéficiez de 66% de déduction fiscale