Iran: La Germano-iranienne Nahid Taghavi libérée après plus de quatre ans en prison
BERLIN (Reuters) – La Germano-iranienne Nahid Taghavi, militante des droits des femmes, a été libérée de prison et est rentrée en Allemagne après plus de quatre années d’incarcération en Iran, a annoncé Amnesty International lundi.
Cette libération intervient alors que l’état de santé de la septuagénaire s’est détérioré et après que des organisations de défense des droits de l’homme ont demandé au gouvernement allemand de faire pression sur Téhéran dans cette affaire.
Nahid Taghavi avait été arrêtée en octobre 2020 lors d’une visite à Téhéran, puis condamnée à dix ans et huit mois de prison pour son implication présumée dans un groupe illégal et pour propagande contre l’État. Amnesty a qualifié ces accusations de fabriquées.
« Ma mère est enfin rentrée à la maison. Les mots ne suffisent pas à décrire notre joie. En même temps, nous pleurons les quatre années qui nous ont été volées et l’horreur qu’elle a vécue à la prison d’Evin », a déclaré sa fille Mariam Claren dans un communiqué.
Nahid Taghavi, a précisé Amnesty International, a été torturée pendant son séjour en prison et placée à l’isolement.
La militante a atterri saine et sauve en Allemagne dimanche, a indiqué l’ONG, qui a appelé à de nombreuses autres libérations en Iran.
La justice iranienne n’a pas réagi dans l’immédiat.
« C’est un grand moment de joie que Nahid Taghavi puisse enfin retrouver sa famille », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, sur le réseau social X.
L’Allemagne a eu des différends avec l’Iran par le passé concernant l’incarcération de ressortissants binationaux et a critiqué son bilan en matière de droits de l’homme.
En octobre, Berlin a rappelé son ambassadeur en Iran après l’exécution du citoyen germano-iranien Jamshid Sharmahd.
La semaine dernière, l’Iran a libéré la journaliste italienne Cecilia Sala, trois semaines après son arrestation à Téhéran.
(Reportage Rachel More à Berlin et Elwely Elwelly à Dubaï, version française Noémie Naudin, édité par Kate Entringer)