GESTION: Vers une année 2025 marquée par l’incertitude-Amundi
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.PARIS (Reuters) – Les perspectives économiques mondiales demeurent bien orientées en 2025, mais les risques politiques ou de marché obligeront à un ajustement des portefeuilles, estime Amundi dans ses perspectives d’investissement pour l’année prochaine, publiées lundi.
« Notre scénario de croissance est constructif: les risques ne proviendraient pas de l’activité macroéconomique », résume Vincent Mortier, directeur des investissements d’Amundi.
Le groupe table sur une croissance mondiale à 3% l’an prochain et sur un atterrissage en douceur de l’économie américaine, dont la croissance ralentirait à 2,2% après 2,9% en 2024.
L’assouplissement des politiques monétaires en zone euro et aux États-Unis se poursuivrait, le taux terminal étant attendu à respectivement 2,25% et 3,5% dans un contexte d’inflation mieux maîtrisée aux Etats-Unis.
Des risques politiques et géopolitiques planent pourtant sur ce scénario.
« Le premier mandat de Donald Trump avait été marqué par une hausse de l’incertitude et des pics de volatilité », rappelle Guy Stear, responsable de la stratégie marchés développés au sein de l’Amundi Investment Institute.
« L’élection de Donald Trump, qui semble disposé à mettre en place son programme, pourrait ainsi raviver l’inflation et fait craindre une déconnexion entre la dynamique des prix entre Europe et États-Unis », ajoute le responsable.
La mise en place de tarifs douaniers et une hausse des tensions commerciales, ainsi que le durcissement de la politique migratoire, pourraient soutenir les prix.
Guy Stear souligne par ailleurs que les marchés américains font face à de nombreuses « anomalies »: concentration historiquement élevée du S&P 500, valorisations très élevées et volatilité action en baisse, à l’inverse de la volatilité sur les taux.
Pour autant, « nos clients achètent des actions américaines et rien d’autre, favorisant le scénario d’une baisse des taux d’imposition et d’une hausse des tarifs douaniers favorables aux entreprises américaines, sans prendre en compte les risques », constate Vincent Mortier.
Dans ce contexte, « la diversification sur plusieurs fronts est essentielle, car d’éventuels revirements de politiques sont tout à fait susceptibles de changer la donne », plaide Amundi.
Le gérant d’actifs favorise légèrement les actifs risqués au premier semestre, au Japon, sur les titres « Value » en Europe et sur les indices américains équipondérés.
« Le Japon bénéficiera d’une résistance de l’économie domestique et de bilans encore très riches en liquidités », justifie Vincent Mortier.
Les actifs obligataires devraient demeurer attractifs avec le ralentissement de l’inflation, les baisses de taux attendues et une activité qui ne trébuchera pas.
Le groupe favorise en particulier le crédit de qualité (« Investment grade ») en zone euro et aux États-Unis, malgré des niveaux de valorisation élevés dans cette zone, car le segment propose un rendement attrayant avec une volatilité plus faible que d’autres actifs obligataires.
Amundi s’expose par ailleurs aux obligations émergentes, en devises et en monnaie locale, certaines géographies, comme l’Inde ou l’Indonésie, offrant une certaine protection contre les risques commerciaux.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Sophie Louet)