France: Yaël Braun-Pivet dresse un bilan « en demi-teinte » des années Macron
PARIS (Reuters) – La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a dressé jeudi un bilan « en demi-teinte » des sept années et demie au pouvoir d’Emmanuel Macron, prônant « l’indulgence » à son égard face à la « difficulté immense » de la tâche.
Lors de ses voeux à la presse, celle qui s’est engagée en politique dans les pas du président entré à l’Elysée en 2017 et réélu cinq ans plus tard a évoqué les « formidables réussites » mais aussi les ratés des « années Macron » dans des domaines comme la santé, l’éducation et le renouveau démocratique.
« Je note la dureté de l’exercice du pouvoir, la difficulté immense à tenir le cap », a dit celle qui préside l’Assemblée nationale depuis juin 2022, en réponse à une question de Reuters.
« C’est un bilan en demi-teinte », a-t-elle poursuivi, plaçant au nombre des « formidables réussites » une meilleure « attractivité de la France », la « baisse du nombre de chômeurs » et les « avancées » que sont France Travail et les Maisons France Services.
Et au chapitre des « points noirs », le manque d’amélioration dans « l’éducation nationale et l’univers de la santé », à l’heure où « trop de nos compatriotes souffrent encore de problématiques d’accès aux soins ».
« Dans le monde qui est le nôtre c’est extrêmement complexe de parvenir à faire des réformes systémiques, la retraite par points en est un excellent exemple », a-t-elle aussi souligné.
Sur le plan démocratique « nous ne sommes pas allés assez loin », a aussi noté la députée, favorable au référendum et aux conventions citoyennes comme il en a déjà été organisé sur l’écologie et la fin de vie.
« La confiance que nous demandons au peuple de nous accorder, nous devons en priorité l’accorder au peuple », a-t-elle dit.
Interrogée sur « l’homme » Emmanuel Macron, avec qui elle s’entretient régulièrement en tête-à-tête, Yaël Braun-Pivet a prôné l’indulgence à l’égard de l’impopulaire président à qui nombre de Français, comme d’élus, dénoncent le bilan dans un pays où l’extrême droite fait de gros scores à chaque élection.
« J’ai beaucoup d’amitié, je suis toujours aussi impressionnée même si j’ai et j’assume beaucoup de désaccords avec lui », a dit Yaël Braun-Pivet.
« Je mesure l’immense difficulté d’exercer la fonction qui est la sienne et je trouve que parfois on pourrait être un peu plus indulgent parce que dans ce monde-là, exercer cette fonction-là (…) », a-t-elle poursuivi. « Ce sont des fonctions qui sont aussi très solitaires et vous avez la charge de 68 millions d’âmes, ce n’est pas rien ».
(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Kate Entringer)