La CGT opposée à la vaccination obligatoire des soignants
VOUS AIMEZ CHRÉTIENS TV? DONNEZ-NOUS LES MOYENS DE PRODUIRE DE NOUVELLES ÉMISSIONS CHRÉTIENNES EN FAISANT UN DON ICILa CGT, premier syndicat dans la fonction publique hospitalière, a fait connaître mardi à Emmanuel Macron son opposition à la vaccination obligatoire des soignants, une mesure que le gouvernement envisage alors que l’épidémie de COVID-19 menace de repartir durant l’été avec la progression du variant Delta.
Organisations patronales et syndicales ont rencontré mardi le président de la République pour « faire le point sur la situation économique et sanitaire après plus d’un an de crise », selon les termes de l’Elysée.
Emmanuel Macron en a profité pour sonder les partenaires sociaux sur la question polémique de l’obligation vaccinale, une éventualité envisagée pour les soignants, du fait de taux de couverture vaccinale encore insuffisants, notamment pour le personnel des maisons de retraite.
« Evidemment que nous sommes favorables à la vaccination, mais la rendre obligatoire, c’est contraindre sans convaincre », a dit Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, à l’issue de la réunion, en précisant qu’il avait demandé au chef de l’Etat de s’interroger sur les raisons de cette réticence de la part du personnel soignant.
« Il a pris note. J’ai cru comprendre qu’ils allaient réfléchir avant de contraindre », a-t-il ajouté.
Son discours tranche avec celui de la CFDT et du Medef qui se disent favorables à cette disposition pour éviter d’avoir à mettre en oeuvre de nouvelles restrictions sanitaires.
« Il y a une forme d’aspiration à revivre normalement. Personne ne souhaite de nouvelles restrictions sur les libertés individuelles et collectives et le seul chemin possible est la vaccination », a dit le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, soucieux de ne pas « non plus stigmatiser quiconque ».
S’appuyant sur le fait que certains vaccins sont déjà obligatoires pour les soignants, il a dit qu’il « fallait en passer par-là » pour le vaccin contre le COVID-19.
« Avec la montée en puissance du variant Delta et la probabilité forte d’une quatrième vague d’ici la rentrée voire cet été (…), on ne peut pas exclure de rendre la vaccination obligatoire pour certaines professions », dont les soignants et les professionnels qui accueillent le public, a dit pour sa part le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.
Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière, deuxième syndicat dans la fonction publique hospitalière, ne voit pas non plus « d’inconvénient » à l’obligation vaccinale pour les soignants. Il invite cependant le gouvernement à supprimer les jours de carence qui limiteraient leurs indemnités en cas d’arrêt maladie lié à l’apparition de syndromes grippaux.
Ce sujet relevant de la loi, il fera de toute façon l’objet d’un débat au Parlement, a expliqué vendredi dernier Olivier Véran en faisant part de son souhait de voir un texte être adopté « le plus tôt possible, pourquoi pas au mois de juillet ».
Le Premier ministre Jean Castex doit rencontrer les élus jeudi pour discuter de cette question.
Alain Fisher, président du conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, plaidait pour cette mesure dans une interview au Journal du dimanche, précisant que moins de 60% du personnel étaient vaccinés dans les Ehpad, et 64% dans les hôpitaux.
(Reportage Caroline Pailliez, édité par Sophie Louet)