Des frappes israéliennes font des dizaines de morts à Gaza
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par Nidal al-Mughrabi et Dawoud Abu Alkas
LE CAIRE/GAZA (Reuters) -Les frappes militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont tué au moins 70 personnes en une journée, ont déclaré samedi des médecins palestiniens, alors que les médiateurs tentent de parvenir à un cessez-le-feu pour mettre fin à la guerre qui dure depuis 15 mois.
Au moins 17 personnes ont été tuées dans des frappes aériennes qui ont touché deux maisons de la ville de Gaza, ont indiqué des médecins et des habitants.
Les gens ont fouillé les décombres à la recherche d’éventuels survivants et les médecins ont déclaré que des enfants figurent au nombre des tués. Quelques flammes et fumées continuaient à s’élever dans les ruines plusieurs heures après l’attaque.
« Vers deux heures du matin, nous avons été réveillés par une énorme explosion », a déclaré à Reuters Ahmed Ayyan, un voisin de la famille Al-Ghoula dont la maison où vivaient 14 ou 15 personnes a été détruite tôt dans la matinée.
« La plupart sont des femmes et des enfants, ce sont tous des civils, il n’y a personne là-bas qui a tiré des missiles ou qui soit membre de la résistance », a-t-il ajouté.
Une autre frappe a fait cinq morts dans une maison de la ville de Gaza, a indiqué le Service civil palestinien d’urgence, selon lequel une dizaine de victimes pouvaient être prisonnières des décombres.
Au moins six autres Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes à Djabalia, dans le Nord, et près de la ville de Deir Al-Balah (Centre), selon les médecins.
Les décès de samedi portent à 70 le nombre de personnes tuées depuis vendredi, selon les responsables des services de santé.
Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès de l’armée israélienne sur le bilan de ces frappes, qui interviennent alors que les médiateurs ont lancé de nouvelles démarches au Qatar pour obtenir un cessez-le-feu.
L’armée israélienne a annoncé dans un communiqué samedi que ses forces avaient poursuivi leurs opérations cette semaine dans la ville de Beit Hanoun, dans le nord de l’enclave, où elles opèrent depuis trois mois, et qu’elles avaient détruit un complexe militaire utilisé par le Hamas.
Cette intensification des opérations militaires israéliennes et l’alourdissement du bilan parmi les Palestiniens depuis plusieurs jours interviennent sur fond de reprise des discussions pour tenter d’obtenir une trêve et le retour des otages israéliens, avant l’investiture du président américain Donald Trump le 20 janvier.
VIDÉO D’UNE OTAGE ISRAÉLIENNE
Des négociateurs israéliens ont été envoyés à Doha pour de nouveaux pourparlers aux côtés de médiateurs qataris et égyptiens. L’administration du président américain Joe Biden a exhorté vendredi le Hamas à accepter un accord.
Le Hamas s’est dit déterminé à y parvenir le plus rapidement possible, mais rien de permettait de dire samedi qu’une telle issue était proche.
Le groupe armé a publié samedi une vidéo montrant l’otage israélienne Liri Albag exhortant Israël à faire davantage pour obtenir la libération des otages dont la vie est mise en danger par l’opération militaire israélienne à Gaza, a-t-elle déclaré.
La famille de Liri Albag, 19 ans, a dit avoir « le coeur brisé » par cette vidéo.
« Il ne s’agit pas de la fille et de la soeur que nous connaissons. Son immense détresse psychologique est évidente », peut-on lire dans un communiqué de la famille, qui appelle le gouvernement israélien et les dirigeants du monde à ne pas manquer l’occasion de ramener vivants tous les otages.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré en réponse à la vidéo qu’Israël continuait de travailler sans relâche à la libération des otages.
« Quiconque ose s’en prendre à nos otages assumera l’entière responsabilité de ses actes », a-t-il déclaré.
Israël a lancé une offensive sur Gaza en réponse à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, durant laquelle des militants ont tué 1.200 personnes sur le sol israélien et pris 250 personnes en otage, selon un bilan israélien.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, la campagne militaire israélienne, destinée selon l’Etat hébreu à éradiquer le Hamas, a provoqué la mort de plus de 45.700 Palestiniens.
(Avec Nidal al-Mughrabi et Dawoud Abu Alkas, Gilles Guillaume et Elizabeth Pineau pour la version française)
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