COP29: Un projet d’accord propose $250 mds par an pour les pays en développement
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Valerie Volcovici et Gloria Dickie
BAKOU (Reuters) – La présidence azerbaïdjanaise de la COP29, sommet sur le climat des Nations unies, a publié vendredi un projet d’accord proposant un financement annuel de 250 milliards de dollars (240,13 milliards d’euros) aux pays en développement d’ici 2035 pour lutter contre le changement climatique.
Réunis à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, depuis deux semaines pour convenir d’un plan de financement contre le changement climatique, les délégués ont affiché leurs différends, les uns s’opposant aux coûts trop élevés d’un tel accord, les autres réclamant davantage.
« Je suis fou de rage. C’est ridicule. C’est tout simplement ridicule », s’est indigné Juan Carlos Monterrey Gomez, représentant du Panama, qui considère que le montant proposé est trop faible.
« On a l’impression que les pays développés veulent que la planète brûle », a-t-il dit.
Un négociateur européen a quant à lui déclaré à Reuters que le nouveau projet d’accord était trop coûteux et qu’il n’élargissait pas suffisamment le nombre de pays contribuant au financement.
« Personne n’est à l’aise avec le chiffre, parce qu’il est élevé et qu’il n’y a pratiquement rien sur l’augmentation de la base des contributeurs », a-t-il indiqué.
L’Union européenne, l’Australie, les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon, la Norvège, le Canada, la Nouvelle-Zélande et la Suisse figurent notamment parmi les gouvernements qui devraient prendre la tête de ce financement.
Le projet invite également les pays en développement à contribuer volontairement, tels que la Chine et le Brésil, soulignant le fait que cela n’affectera pas leur statut de pays « en développement » à l’Onu.
Les négociations ont également été assombries par la récente élection de Donald Trump à la Maison blanche, fervent climato-sceptique qui a promis de retirer les Etats-Unis, premier émetteur historique de gaz à effet de serre, des accords de Paris sur le climat dès sa prise de fonction en janvier.
Le projet de texte présenté par la présidence du sommet fixe également un objectif plus large de 1.300 milliards de dollars par an pour le financement de la lutte contre le changement climatique d’ici 2035, provenant à la fois de sources publiques et privées.
Cet objectif est conforme à la recommandation des économistes et experts du climat, qui souhaitent un financement d’au moins 1.000 milliards de dollars par an d’ici la fin de la décennie par les pays développés dans la lutte pour le climat.
Les négociateurs ont cependant souligné qu’il pourrait être difficile de combler l’écart entre les promesses des gouvernements et celles des entreprises privées.
Le sommet sur le climat, qui devrait s’achever dans la ville de la mer Caspienne dans la soirée, pourrait se prolonger si un accord n’était pas trouvé.
Li Shuo, directeur du China Climate Hub à l’Asia Society et observateur chevronné des sommets de la COP, a déclaré qu’il était crucial de trouver rapidement un « point d’équilibre » dans les négociations.
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, est retourné à Bakou après une réunion du G20 au Brésil jeudi, appelant à un effort important pour parvenir à un accord.
« L’échec n’est pas une option », a-t-il averti.
Daniel Lund, négociateur pour les îles Fidji, a déclaré à Reuters qu’il restait un long chemin à parcourir.
« Il s’agit d’un montant très faible par rapport aux données disponibles sur l’ampleur des besoins existants et à la compréhension de la manière dont ces besoins évolueront », a-t-il dit.
(Reportage Kate Abnett et Karin Strohecker, rédigé par Richard Valdmanis ; version française Etienne Breban, édité par Kate Entringer)