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Yael Braun-Pivet élue présidente de l’Assemblée nationale. Nouvelles tractations sur les postes clés

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De nouvelles tractations sont attendues vendredi à l’Assemblée nationale pour la répartition des postes clés au Palais-Bourbon dans une ambiance rendue électrique par la réélection contestée de sa présidente Yaël Braun-Pivet.

A l’issue d’un vote serré, la députée Ensemble pour la République (EPR) a été réélue jeudi au « perchoir » grâce au soutien des voix du centre et de la droite et au vote des 17 ministres démissionnaires élus députés.

De quoi provoquer la fureur du Nouveau Front populaire (NFP), arrivé en tête des élections législatives mais sans majorité et qui comptait sur la présidence de l’Assemblée nationale pour conforter sa revendication de nommer un Premier ministre issu de ses rangs et de former un gouvernement.

Candidat malheureux du NFP pour le « perchoir », le député communiste André Chassaigne a dénoncé « un vote volé par une alliance contre nature », fustigeant le soutien des élus de La Droite républicaine (LDR, ex-Républicains).

Autre grief, le « déni de démocratie » lié au vote des 17 ministres démissionnaires, alors que Yaël Braun-Pivet l’a emporté avec 13 voix d’avance face à André Chassaigne.

« On sait qu’il y a 17 ministres démissionnaires encore en poste qui gèrent les affaires courantes et qui ont participé à ce vote. Dans la tradition républicaine ils n’auraient pas dû le faire », a estimé vendredi la secrétaire nationale Les Ecologistes Marine Tondelier sur franceinfo.

Selon l’article 23 de la Constitution de la Ve République, « les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire ».

La députée NFP Sandrine Rousseau a dit que le NFP allait regarder « tous les recours juridiques possibles », dénonçant des « tactiques qui ne sont pas dans l’esprit de la démocratie ».

Dans un hémicycle fragmenté, l’élection au « perchoir » revêtait un caractère crucial puisque la présidente de l’Assemblée nationale, quatrième personnage de l’Etat, devrait avoir au-delà de ses prérogatives habituelles un rôle d’arbitre dans la recomposition politique en cours.

« Tous ceux qui vous connaissent savent que vous veillerez au respect de la pluralité des opinions et à l’expression de la diversité des responsabilités », a écrit jeudi soir sur X Emmanuel Macron, dans un message de félicitations à Yaël Braun-Pivet.

Onze groupes ont déposé leur déclaration politique jeudi soir.

Désormais, la bataille va se jouer autour de l’installation du Bureau, plus haute autorité collégiale de l’Assemblée nationale, et de la nomination des fonctions de vice-présidents, de questeurs et de secrétaires.

Avec un débat: faut-il laisser des fonctions au RN, comme lors de la précédente législature où le parti disposait de deux postes de vice-présidents ? NFP et EPR ont appelé à écarter la formation d’extrême droite des postes à responsabilité et les plus en vue au Palais-Bourbon.

Les présidents des groupes politiques représentés à l’Assemblée nationale se réunissaient dans la matinée pour tenter de trouver un accord sur la répartition de ces postes clés, qui doit d’après le règlement de l’institution s’efforcer de reproduire « la configuration politique » de l’Assemblée et la parité femme-homme.

En cas de désaccord, la répartition des postes se fera lors d’un vote des 577 députés dans l’hémicycle à partir de 15h00 (13h00 GMT).

Autre enjeu, la présidence des huit commissions de l’Assemblée nationale qui se réuniront samedi à partir de 10h30 (08h30 GMT). Considéré comme le poste le plus prestigieux, la présidence de la commission des Finances revient d’usage à un député d’un groupe politique s’étant déclaré dans l’opposition.

(Rédigé par Blandine Hénault)

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