Michel Barnier et Gabriel Attal
Tout juste nommé à Matignon, Michel Barnier s’est attelé vendredi à la difficile tâche de former un gouvernement « de rassemblement » capable de résister à une censure des députés alors que sa nomination est vivement dénoncée par le Nouveau Front populaire (NFP) et suspendue au soutien du Rassemblement national (RN).
Le nouveau Premier ministre, issu des rangs des Républicains (LR), a reçu dans la matinée son prédécesseur et président du groupe Ensemble pour la République (EPR) à l’Assemblée nationale, Gabriel Attal, avant de rencontrer les responsables de droite Laurent Wauquiez, chef des députés Droite républicaine (DR), le président du Sénat Gérard Larcher et le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau.
Il s’est ensuite rendu à l’Elysée pour un entretien avec le président Emmanuel Macron. Le nouveau chef du gouvernement devait intervenir au journal de 20h00 de TF1. Il devait s’entretenir dimanche avec l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, a-t-on appris auprès de son entourage.
Lors de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal, Michel Barnier a promis jeudi « du respect à l’égard de toutes les forces politiques », évoquant « dans cette nouvelle page des changements et des ruptures ».
Mais la composition de son gouvernement pourrait s’avérer délicate dans un paysage politique divisé à un niveau rarement atteint sous la Ve République, aucun parti ou coalition n’ayant la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Les Républicains, qui avaient exclu jusqu’ici de participer à un gouvernement, pourraient faire évoluer leur position.
« Pour l’instant, ce sont des discussions, rien n’est décidé », a déclaré Laurent Wauquiez à la presse à l’issue de sa rencontre avec Michel Barnier.
« Depuis le début, on veut sortir la France du blocage. Et on a dit qu’on assumerait nos responsabilités. Mais on ne le fera que sur un programme qui donne la garantie de répondre aux préoccupations des Français, et rien d’autre (…). C’est uniquement en fonction de ça que la suite pourra continuer à avancer », a-t-il ajouté.
Présent aux côtés de Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau est allé dans le même sens: « Ce qui est le plus important maintenant, au-delà du casting, c’est le projet ».
DES MINISTRES MAINTENUS ?
Dans le camp présidentiel, on plaide aussi pour un soutien à Michel Barnier.
« Notre intérêt collectif est que Michel Barnier réussisse », a déclaré vendredi sur France Inter la ministre déléguée démissionnaire à l’Egalité entre les hommes et les femmes, Aurore Bergé.
Interrogée sur son éventuelle participation à un gouvernement Barnier, elle a botté en touche. « Je n’envoie pas un CV, je ne fais pas acte de candidature ce matin », assure-t-elle.
Selon des sources gouvernementales, Emmanuel Macron souhaiterait conserver au gouvernement les ministres des Affaires étrangères et de la Défense Stéphane Séjourné et Sébastien Lecornu, ces deux portefeuilles relevant du domaine dit « réservé » du président de la République.
« Si l’idée est de remettre dans le gouvernement tous les ministres, quel intérêt ? », a ironisé le député RN Sébastien Chenu sur Cnews, interrogé sur l’éventuelle participation au nouveau gouvernement de ministres issus de l’actuel exécutif démissionnaire.
La formation d’extrême droite a promis de ne pas censurer dans l’immédiat le gouvernement de Michel Barnier et assure qu’elle ne participera pas au gouvernement.
« On ne soutient pas Michel Barnier mais nous avons empêché le chaos institutionnel », a défendu Sébastien Chenu.
LE NFP TOUJOURS VENT DEBOUT
Le rôle d’arbitre obtenu par le RN dans la nomination de Michel Barnier fait grincer des dents au NFP, toujours vent debout contre la nomination d’un Premier ministre de droite malgré sa victoire au second tour des élections législatives.
« Le gouvernement Barnier est suspendu au bon vouloir du Rassemblement national », a dénoncé vendredi sur RTL la prétendante de l’alliance de gauche à Matignon Lucie Castets, dont la candidature a été écartée par Emmanuel Macron. « De fait le président de la République se place en cohabitation avec le Rassemblement national. »
Même indignation pour le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure qui avait dénoncé la veille un déni de démocratie. « C’est désormais l’extrême droite qui fait les rois ou les reines », a-t-il jugé sur France Inter.
« Je pense qu’aucune personnalité du PS n’entrera dans le gouvernement », a-t-il assuré.
Le NFP a déjà annoncé qu’il déposerait une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier. Plusieurs organisations, dont La France insoumise (LFI), ont appelé à manifester samedi pour dénoncer un « coup de force » d’Emmanuel Macron.
(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution d’Elizabeth Pineau et de John Irish)
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