Cameroun/Rupture entre le RDPC et ses alliés : les précisions de Christophe Mien Zok
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Présidentielle 2025 : Mien Zok met de l’eau à son vin sur le poids politique des ex-alliés du RDPC
Le contraste est saisissant. Il y a deux semaines à peine, Christophe Mien Zok, directeur des organes de presse, de l’information et de la propagande du RDPC, balayait d’un revers de main les velléités de rupture du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) et de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP). Il évoquait même une « surestimation médiatique » du poids réel de ces partis, les comparant à « la grenouille qui se croyait plus grosse que le bœuf ».
Mais dans les colonnes du journal L’Action du 1er juillet 2025, l’ancien maire d’Angossas change de ton. Il affirme désormais que les candidatures de Issa Tchiroma Bakary (FSNC) et de Bello Bouba Maïgari (UNDP), deux anciens alliés du président Biya, ajoutent « du sel et du suspense » à la compétition présidentielle. Pis encore, il concède que « la prochaine élection ne sera pas une promenade de santé », contredisant de façon spectaculaire ses positions antérieures.
Le Grand Nord en ligne de mire
Ce changement de posture s’explique sans doute par l’enjeu stratégique que représente le Grand Nord, bastion électoral que le RDPC a toujours considéré comme acquis. Les candidatures dissidentes de Tchiroma et Bello Bouba, deux figures historiques de cette région, brisent une longue tradition d’alliances présidentielles : depuis 2004 pour l’UNDP et 2011 pour le FSNC, ces formations soutenaient activement Paul Biya. Leur rupture pourrait fragiliser l’assise électorale du parti majoritaire dans une zone qualifiée par Mien Zok lui-même de « réservoir de voix ».
Ce dernier invite d’ailleurs désormais les structures du parti à une vigilance accrue : « Rien ne sera plus comme avant », prévient-il, évoquant un scrutin qui s’annonce comme « la mère des batailles » ou encore « l’ultime combat » pour certains poids lourds.
Un aveu d’inquiétude ?
En creux, ce revirement traduit peut-être plus une inquiétude diffuse qu’une réelle réévaluation politique. La multiplication des candidatures issues des rangs alliés du RDPC alimente l’image d’un pouvoir fragilisé, confronté à la désaffection de ses propres soutiens. Et cela, à un moment critique où la question de la candidature de Paul Biya, 93 ans, reste sans réponse officielle.
Alors que les lignes bougent, que les fidélités se fissurent et que le Grand Nord semble moins sûr qu’avant, les appels à la mobilisation sonnent moins comme des consignes de combat que comme des signaux d’alarme. Mien Zok, en changeant de ton, ne fait peut-être que révéler ce que d’autres, au sein du parti, commencent à redouter : la fin d’une ère de loyautés automatiques.
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