Zimbabwe: L’opposition appelle à manifester après une présidentielle contestée
HARARE (Reuters) – La principale formation d’opposition du Zimbabwe, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), a appelé vendredi à des manifestations contre la réélection du président Emmerson Mnangagwa à un second mandat, qu’elle juge frauduleuse.
Découvrez l'interview de Brice Blondel, préfet de la Charente-Maritime
Cet appel intervient au lendemain d’une mise en garde du chef de l’Etat sortant contre « quiconque pourrait vouloir semer le chaos dans le pays » après ce scrutin « valide ».
« Nos prisons ne sont pas pleines », a-t-il prévenu lors de la cérémonie d’inauguration d’une usine de lithium.
La commission électorale a annoncé samedi soir la victoire à l’élection présidentielle du 23 août d’Emmerson Mnangagwa avec environ 53% des voix devant le chef de file de la CCC, Nelson Chamisa, crédité de 44%.
Le parti au pouvoir, la Zanu-PF, a parallèlement remporté les élections législatives, sans parvenir à atteindre la majorité des deux tiers, requise pour modifier la Constitution.
Des observateurs ont mis en doute la crédibilité du scrutin, marqué par les arrestations de scrutateurs. La Zanu-PF assure qu’il n’y a pas eu d’irrégularités et Emmerson Mnangagwa a invité les contestataires à saisir les tribunaux.
La CCC accuse pour sa part le parti au pouvoir d’avoir empêché le vote dans les régions qui lui sont a priori favorables. Elle n’a pas déposé de plainte jusqu’ici.
Dans son appel de vendredi, la formation d’opposition appelle à des manifestations pacifiques dans les dix provinces du Zimbabwe et invite les militants à lancer des campagnes en ligne pour partager des preuves de manipulation.
« Nous voulons que leurs voix soient prises en compte », a déclaré le porte-parole de la CCC Promise Mkwananzi à Reuters.
La CCC souhaite aussi l’intervention d’autres pays africains comme médiateurs dans son conflit avec la Zanu-PF. Selon les analystes, la possibilité d’inverser le scrutin via les tribunaux est très réduite étant donné le poids exercé par le parti au pouvoir sur l’appareil judiciaire.
(Nyasha Chingono, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)
Vous aimez nos publications ? Engagez-vous !
Les systèmes politiques et médiatiques ont besoin que s'exercent des contre-pouvoirs. Une majorité de journaux, télévisions et radios appartiennent à quelques milliardaires ou à des multinationales très puissantes souhaitant faire du profit, privant les citoyens d’un droit fondamental : avoir accès à une information libre de tout conflit d’intérêt.Le Journal Chrétien, service de presse en ligne bénéficiant d’un agrément de la Commission paritaire des publications et agences de presse du Ministère de la Culture, assure un contre-pouvoir à l’ensemble des acteurs sociaux, en vérifiant les discours officiels, en décryptant l'actualité, en révélant des informations de première importance ou en portant le témoignage des dominés.
ENGAGEZ VOUS !
Vous pouvez soutenir notre action :
- en faisant un don ponctuel ou régulier.
- en rejoignant notre équipe comme analyste, expert, professionnel de l'audiovisuel, défenseur des droits de l'homme, journaliste, théologien, etc.
- en priant pour nous.
- en nous contactant par email à l'adresse [email protected] ou par téléphone au par téléphone au +33 769138397
