USA/Californie-Les pompiers s’affairent avant le retour attendu de vents violents
par Nathan Frandino et Lisa Richwine
LOS ANGELES (Reuters) – Les pompiers s’activaient dimanche pour contenir les deux principaux feux de forêt qui ravagent la région de Los Angeles depuis près d’une semaine, profitant de conditions météorologiques favorables, un bref répit alors que des vents violents étaient à nouveau attendus dans les heures à venir.
Au moins 24 personnes ont été tuées dans ce qui pourrait constituer la catastrophe naturelle la plus dévastatrice de l’histoire des Etats-Unis, selon les autorités.
Des milliers d’habitations ont été détruites et quelque 100.000 personnes ont été contraintes d’évacuer, les incendies ayant transformé en ruines des quartiers entiers, laissant derrière eux des paysages apocalyptiques.
Les autorités ont rapporté que 12.300 structures ont été endommagées ou détruites.
Le feu Palisades, qui s’est déclenché en périphérie ouest de Los Angeles, dans des quartiers huppés, menaçait d’autres zones très peuplées de la mégalopole californienne.
Avec l’appui d’appareils aériens, dont certains s’alimentaient en eau dans l’océan Pacifique, les pompiers s’activaient pour éviter la progression des flammes, alors que le « Palisades Fire », contenu à 11%, a déjà brûlé plus de 23.700 hectares.
De l’autre côté de Los Angeles, aux abords de l’est de la ville, le feu Eaton a lui ravagé plus de 14.100 hectares, soit près de l’équivalent de la superficie de Manhattan.
Profitant de conditions météorologiques plus favorables, les pompiers sont parvenus à contenir l’incendie à 27%, contre 15% la veille.
Le département californien des pompiers (Cal Fire) a fait savoir par ailleurs que l’incendie Hurst, au nord de la ville, était contenu à 89%, tandis que trois autres feux qui s’étaient déclenchés en différents points de la région ont été entièrement contenus. Ces zones pourraient toutefois continuer de brûler, a-t-il ajouté.
Les vents de Santa Ana, chauds et secs, qui alimentent les feux en soufflant d’est en ouest, ont perdu en intensité ce week-end.
Mais le National Weather Service (NWS), le service météorologique américain, prévoit de nouvelles rafales pouvant atteindre entre 80 et 112 km/h en début de semaine. Les comtés de Los Angeles et Ventura étaient de nouveau placés en alerte rouge à compter de dimanche soir, et ce jusqu’à mercredi.
Les autorités ont prévenu que quiconque résidant dans le comté de Los Angeles, soit près de 10 millions de personnes, pourrait recevoir l’ordre d’évacuer.
« Ces vents, combinés à une faible humidité, vont maintenir très élevé le niveau de menace dans l’ensemble du comté de Los Angeles », a déclaré le chef du département local des pompiers, Anthony Marrone, lors d’une conférence de presse. Les zones évacuées pourraient rester fermées jusqu’à ce que les alertes rouges soient levées jeudi, a-t-il ajouté.
Malgré tout, il est prévu que les écoles ne se trouvant pas dans les zones évacuées rouvrent lundi, a annoncé le directeur du district scolaire de Los Angeles, Alberto Carvalho. Les fermetures décidées jeudi et vendredi derniers avaient concerné l’ensemble des 429.000 écoliers.
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a déclaré à la chaîne de télévision NBC News que les incendies constituaient vraisemblablement le pire désastre naturel de l’histoire des Etats-Unis, « rien qu’en termes de coûts ».
Selon la firme privée AccuWeather, les dégâts et le manque à gagner devraient s’élever à au moins 135 milliards de dollars.
Des pompiers de sept autres Etats américains ainsi que du Canada et Mexique voisins ont été dépêchés dans la région de Los Angeles pour soutenir les équipes locales.
(Reportage de Nathan Frandino, Lisa Richwine, Jackie Luna, Omar Younis, Alan Devall, Chad Terhune, Fred Greaves, Shannon Stapleton, Ringo Chiu, Mario Anzuoni, Mike Blake et Carlos Barria, avec la contribution de Katharine Jackson, Michael Martina, Costas Pitas, Andrea Shalal et Dawn Chmielewski; version française Jean Terzian)