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République démocratique du Congo: Combats entre armée et miliciens pro-gouvernementaux à l’approche des rebelles

(Reuters) – Des combats ont éclaté mercredi entre des soldats congolais et des miliciens pro-gouvernementaux dans la ville frontalière d’Uvira, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), selon des sources locales, alors qu’un vent de panique souffle sur la région à l’approche des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.

Des habitants d’Uvira, ville située sur la rive occidentale du lac Tanganyika, en face de la capitale burundaise Bujumbura, et à environ 120 km au sud de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu tombée ce week-end aux mains des rebelles, ont décrit des scènes de pillage et des corps gisant dans les rues après des échanges de tirs entre factions pro-gouvernementales.

Selon ces témoignages, la prison de la ville a été vidée et des soldats de l’armée congolaise ont réquisitionné des bateaux pour fuir par le lac.

Le mouvement de panique a débuté mardi quand les rebelles du M23 ont été signalés à Kamanyola, à 80 km au nord d’Uvira. Dans leur débandade, les troupes congolaises ont affronté des miliciens de groupes d’autodéfense locaux, appelés Wazalendo, qui ne veulent pas se replier.

« Les forces sur lesquelles nous comptions (pour défendre Uvira), les FARDC (armée) et les Wazalendo, se battent entre elles. Il y a des morts et des pillages », a raconté un habitant qui a tenu à rester anonyme.

Selon une source humanitaire, une trentaine de corps ont été amenés à la morgue de la ville et des corps gisent encore dans les rues. Au moins une centaine de blessés ont été hospitalisés, a ajouté cette source. Reuters n’a pas été en mesure de vérifier ces chiffres.

Le chaos à Uvira témoigne de l’effondrement de l’autorité du gouvernement de Kinshasa dans l’est de la RDC, dont les deux principales villes, Goma et Bukavu, ainsi que d’importantes zones minières, sont désormais contrôlés par le M23.

« TIRS DANS TOUS LES SENS »

Une source proche des service de sécurité congolais a déclaré que l’afflux de soldats voulant embarquer dans des bateaux pour fuir la ville avait provoqué des heurts avec la population et des « tirs dans tous les sens ».

Des centaines de prisonniers, dont 228 déserteurs de l’armée congolaise, ont fui la prison, sans que l’on sache à ce stade s’ils ont été libérés ou s’ils ont réussi à s’évader, a ajouté la source.

Plus rien ne semble s’opposer à la progression du M23, les troupes burundaises déployées il y a trois semaines en soutien de l’armée congolaise étant repassées du côté burundais de la frontière, selon des sources interrogées mardi par Reuters. Le gouvernement de Bujumbura a démenti cette information.

Les combats ont également repris au Nord-Kivu, a déclaré un porte-parole de l’armée, Mak Hazukay, selon lequel des soldats ont abandonné leurs positions, semant là-aussi la panique.

Le M23 est un mouvement rebelle tutsi soutenu par le Rwanda, qui dit agir en réaction à la menace constituée par les groupes d’autodéfense hutus, dont certains miliciens auraient participé au génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 et fui en RDC après la prise du pouvoir à Kigali des rebelles tutsis de l’actuel président rwandais Paul Kagame.

Le gouvernement de Kinshasa accuse pour sa part Kigali d’armer et de soutenir les rebelles dans le but de faire main basse sur ses ressources minérales, notamment le coltan utilisé pour la fabrication des téléphones portables et des ordinateurs, ce que Kigali nie.

Le chaos dans l’est de la RDC provoque une vive inquiétude à Kinshasa, alimentant les rumeurs de coups d’Etat contre le président Félix Tshisekedi, que de nombreux Congolais jugent totalement dépassé par la situation.

(Journalistes de Reuters en RDC et Sonia Rolley à Paris, rédigé par Alessandra Prentice; version française Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)

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