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Turquie-Erdogan dénonce un « mouvement de violence » en faveur d’Imamoglu

par Huseyin Hayatsever et Tuvan Gumrukcu

ANKARA (Reuters) -Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié lundi de « mouvement de violence » les manifestations massives contre l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, et il a prévenu le principal parti d’opposition, le CHP, qu’il serait tenu responsable des blessures infligées aux policiers et des dégradations commises en marge de ces rassemblements.

L’arrestation mercredi d’Ekrem Imamoglu, principal rival politique de Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 22 ans, a déclenché une contestation sans précédent depuis 2013 en Turquie, où de nombreux manifestants se rassemblent chaque soir, globalement dans le calme, dans les grandes villes malgré des interdictions de rassemblement.

Un tribunal a décidé dimanche le placement en détention provisoire du maire d’Istanbul, qui rejette les accusations à son encontre, dans l’attente d’un procès pour corruption.

Özgür Özel, le chef du Parti républicain du peuple (CHP), dont est issu Ekrem Imamoglu, a appelé à poursuivre les manifestations, qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes dimanche, voyant dans la procédure engagée contre le maire d’Istanbul une manoeuvre politique et contraire aux principes démocratiques.

Le gouvernement dément toute ingérence politique dans l’enquête conduite contre le maire d’Istanbul et affirme que la justice turque est indépendante.

S’exprimant à l’issue d’un conseil des ministres à Ankara, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que le CHP devait arrêter de « provoquer » les citoyens.

« En tant que nation, nous avons suivi avec surprise les événements qui se sont produits à la suite de l’appel du principal chef de l’opposition à descendre dans les rues après qu’une opération de corruption dont le centre se trouve à Istanbul s’est transformée en mouvement de violence », a dit le chef de l’Etat.

« La principale opposition est responsable de nos policiers (blessés), des fenêtres brisées de nos commerçants et des dégradations des biens publics. Ils seront tenus responsables de tout cela, politiquement au Parlement et légalement par le système judiciaire », a-t-il ajouté.

ERDOGAN ESSAIE DE RASSURER LES INVESTISSEURS

Son ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, avait auparavant accusé certains manifestants de « terroriser » les rues et de menacer la sécurité nationale de la Turquie. Il a annoncé que 1.133 personnes avaient été arrêtées en cinq jours de manifestations et que 123 policiers avaient été blessés.

Une délégation du CHP a rencontré le gouverneur d’Istanbul lundi pour évoquer la répression policière des manifestations. Le chef du parti dans la ville, Özgür Çelik, a affirmé que la police avait fait preuve dimanche soir d’une violence inégalée depuis mercredi, entraînant l’hospitalisation de nombreux manifestants.

Özgür Özel a appelé à un boycott des médias, marques et commerces qu’il a désignés comme pro-Erdogan, ajoutant que toutes les charges retenues contre Ekrem Imamoglu étaient infondées.

« Peu importe qui Tayyip Erdogan emprisonne injustement, cette place le défendra, pour la démocratie et pour la Turquie », a déclaré le chef du CHP devant des centaines de milliers de manifestants rassemblés devant l’hôtel de ville d’Istanbul.

A la fin de son discours, les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et ont fait usage de canons à eau pour disperser les manifestants dans Istanbul. Plusieurs interpellations ont été effectuées.

A Ankara des protestataires se sont opposés à des membres des forces de l’ordre, leur demandant de les laisser manifester en paix.

Ekrem Imamoglu rejette les charges retenues à son encontre, qu’il qualifie d' »accusations inimaginables » et de « calomnies ».

Il a été emprisonné alors même que le CHP organisait dimanche une consultation pour le désigner comme candidat à la prochaine élection présidentielle en Turquie, pour l’instant prévue en 2028. Environ 15 millions de Turcs ont participé à cette primaire, selon le parti.

Pour ses partisans, le placement en détention du maire d’Istanbul, qui faisait la une des journaux ce lundi, est la preuve d’un manque de justice en Turquie.

« Je pense qu’il y a une injustice commise contre Imamoglu. Ils jettent cet homme en prison sans raison », a dit Adem Bali, un ouvrier du bâtiment de 22 ans.

Des groupes de défense des droits de l’homme ont qualifié l’arrestation de l’ancien édile de recul démocratique et ont critiqué l’intervention policière. L’Allemagne a déclaré que ces incidents rendaient la demande d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne de plus en plus « creuse ».

Une réunion d’une commission mixte paritaire entre l’UE et la Turquie a été repoussée lundi à l’initiative de Bruxelles, affirmant dans un communiqué que « les circonstances actuelles ne sont pas propices » à la tenue de cette rencontre.

Un membre du CHP a déclaré lundi que le parti d’opposition allait faire appel cette semaine de la décision d’annuler le diplôme universitaire d’Ekrem Imamoglu – document essentiel pour un candidat présidentiel.

Recep Tayyip Erdogan s’est aussi efforcé de rassurer les investisseurs lundi alors que la Bourse, les obligations souveraines et la livre turques ont souffert la semaine dernière face à la crainte d’un chaos engendré par l’arrestation d’Ekrem Imamoglu, contraignant la banque centrale à intervenir sur le marché des changes.

« Notre principale priorité est de préserver la stabilité macrofinancière. Le Trésor et le ministère des Finances, la banque centrale, toutes les institutions compétentes, avec notre soutien, travaillent jour et nuit en pleine coordination pour prendre toutes les mesures nécessaires », a-t-il dit.

Le principal indice de la Bourse d’Istanbul s’est un peu redressé lundi après avoir chuté de 16,6% la semaine dernière, sa plus forte baisse depuis la crise financière mondiale d’octobre 2008.

(Rédigé par Ali Kucukgocmen et Ezgi Erkoyun, version française Pauline Foret, Bertrand Boucey et Zhifan Liu, édité par Blandine Hénault)

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