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« Part-gate »: son avenir politique en suspens, Johnson jure n’avoir pas menti

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par Andrew MacAskill, Alistair Smout et Michael Holden

LONDRES (Reuters) – Boris Johnson a déclaré mercredi « main sur le coeur » n’avoir pas menti au Parlement britannique sur les fêtes organisées à Downing Street en violation des restrictions sanitaires en vigueur à l’époque face au COVID-19, alors que l’ancien Premier ministre se bat devant les députés pour l’avenir de sa carrière politique.

La commission parlementaire des Privilèges a ouvert une enquête pour déterminer si l’ancien dirigeant, évincé de la tête du gouvernement l’été dernier à l’issue d’une fronde au sein même de son Parti conservateur, a volontairement ou imprudemment menti dans plusieurs déclarations à la Chambre des communes à propos de rassemblements à Downing Street.

Si la commission venait à juger que Boris Johnson a volontairement induit les parlementaires en erreur, l’ancien maire de Londres pourrait être suspendu voire perdre son siège au Parlement, ce qui pourrait marquer la fin de sa carrière politique. Toute suspension d’une durée supérieure à dix jours peut en effet déboucher sur une élection pour révoquer son statut parlementaire.

Au cours d’une audition de plusieurs heures, Boris Johnson s’est longuement exprimé pour tenter de convaincre les parlementaires de sa bonne foi. « Je suis là pour vous dire, main sur le coeur, que je n’ai pas menti à la Chambre », a-t-il dit avec un ton ferme devant la commission, qu’il a par le passé accusée de partialité.

« Ces déclarations ont été faites (…) honnêtement sur la base de ce que je savais et croyais à l’époque », a ajouté l’ancien maire de Londres, qui n’excluait pas l’an dernier de tenter d’effectuer un retour à Downing Street.

L’affaire dite du « Partygate » est venue s’ajouter à une série de scandales ayant secoué le gouvernement de Boris Johnson, contraint à quitter le pouvoir après la démission de plusieurs ministres de haut rang – dont son ancien ministre des Finances et actuel chef du gouvernement, Rishi Sunak.

Des journaux britanniques ont fait état pendant des mois de rassemblements festifs et alcoolisés à Downing Street en 2020 et 2021, alors que l’essentiel du pays était placé en confinement.

« ILS NE SAVENT PAS DE QUOI ILS PARLENT »

En lui infligeant une amende pour avoir pris part à un événement à Downing Street pour fêter son anniversaire en juin 2020, la police londonienne a fait de Boris Johnson le premier chef du gouvernement britannique reconnu coupable d’avoir violé la loi durant un mandat.

Boris Johnson a déclaré devant la commission que l’enquête le visant n’avait trouvé aucune preuve démontrant qu’il avait menti au Parlement. Il a aussi reproché à la commission de l’avoir empêché de communiquer « un grand nombre d’extraits » sur lesquels il entendait s’appuyer pour sa défense.

Interrogé sur les événements organisés en mai et novembre 2020 durant lesquels il a été photographié aux côtés de membres de son administration qui buvaient de l’alcool, Boris Johnson a répondu qu’il avait estimé sa présence nécessaire pour remercier son personnel de son intense travail durant la crise sanitaire.

« Ceux qui disent que nous faisions la fête durant le confinement ne savent tout simplement pas de quoi ils parlent », a-t-il déclaré.

Plus tôt dans la journée, la commission des Privilèges a publié 110 pages de preuves qu’elle a dit avoir réunies, dont des déclarations de certains membres des services de Boris Johnson estimant que celui-ci était forcément informé que des fêtes avaient lieu, en dépit de ses démentis.

Un conseiller de Downing Street a déclaré que Boris Johnson avait eu l’opportunité de « mettre fin » aux fêtes mais que l’ancien Premier ministre avait au contraire choisi d’y prendre part et de trinquer avec son personnel.

« Qualifiez-moi d’obtus ou d’inconscient, mais (ces événements) ne me paraissaient pas être en conflit avec les règles », s’est défendu Boris Johnson lors de son audition.

(Reportage Andrew MacAskill et Alistair Smout; version française Jean Terzian)

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