Nord Stream : L’Allemagne lance un mandat d’arrêt contre un plongeur ukrainien, rapportent des médias
BERLIN (Reuters) – L’Allemagne a lancé un mandat d’arrêt européen contre un instructeur de plongée ukrainien qui aurait fait partie de l’équipe qui a saboté les gazoducs Nord Stream, ont rapporté plusieurs médias allemands mercredi.
Selon les enquêteurs, l’homme, dont on sait qu’il vivait en Pologne, ferait partie des plongeurs qui ont posé des explosifs sur des gazoducs reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique en septembre 2022, ont rapporté les quotidiens SZ et Die Zeit, ainsi que la chaîne de télévision ARD, citant des sources anonymes.
Le bureau du procureur général allemand s’est refusé à tout commentaire.
L’Allemagne avait demandé en juin à la Pologne d’arrêter l’homme en question mais selon le magazine Del Spiegel, qui cite des sources de sécurité, le suspect aurait depuis quitté le pays. Interrogé, le parquet national polonais a confirmé avoir reçu une telle demande mais ne pas avoir procédé à l’arrestation du plongeur car il a quitté son territoire début juillet pour se rendre en Ukraine.
Un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré que Berlin ne commentait pas l’enquêtes fédérale en cours sur Nord Stream et rassuré sur les relations entretenues avec l’Ukraine.
Un autre homme et une femme – également instructeurs de plongée et Ukrainiens – ont été identifiés dans le cadre de l’enquête allemande mais aucun mandat d’arrêt n’a été délivré à leur encontre jusqu’à présent, selon SZ, Zeit et ARD.
Les commanditaires des sabotages restent inconnus et la Russie et les pays occidentaux se sont mutuellement accusés d’être à l’origine des explosions.
En janvier 2023, l’Allemagne a perquisitionné un navire qui, selon elle, aurait pu être utilisé pour transporter des explosifs. Berlin avait alors déclaré aux Nations unies soupçonner que des plongeurs entraînés aient pu fixer des dispositifs sur les gazoducs à une profondeur de 70 à 80 mètres.
Des enquête suédois ont trouvé des traces d’explosifs sur plusieurs objets récupérés sur le site de l’explosion, confirmant qu’il s’agissait d’actes délibérés.
(Reportage Rachel More à Berlin et Anna Wlodarczak-Semczuk à Varsovie, version française Kate Entringer)
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