L’Otan cherche un consensus sur la demande d’adhésion de l’Ukraine
BRUXELLES (Reuters) – Les ministres des Affaires étrangères de l’Otan vont tenter de réduire les divisions engendrées par la demande d’adhésion de l’Ukraine lors d’une réunion qui se tiendra à Oslo cette semaine, les alliés n’étant pas d’accord sur le fait d’accorder ou non à Kyiv une feuille de route pour l’adhésion lors de leur sommet de juillet.
L’Otan n’a pas accédé à la demande d’adhésion accélérée de l’Ukraine, certains pays occidentaux, dont les États-Unis et l’Allemagne, souhaitant éviter une escalade du conflit entre Kyiv, déjà soutenu militairement par l’Occident, et Moscou.
Kyiv et certains de ses alliés les plus proches en Europe de l’Est font néanmoins pression pour que l’Otan prenne au moins des mesures concrètes pour rapprocher l’Ukraine de l’adhésion lors du sommet de l’alliance qui se tiendra à Vilnius, en Lituanie, les 11 et 12 juillet.
« Il serait très regrettable que quiconque puisse interpréter les résultats du sommet de Vilnius comme une victoire de la Russie empêchant l’Ukraine de rejoindre un jour l’Otan », a déclaré vendredi la Première ministre lituanienne, Ingrida Simonyte.
La semaine dernière, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a clairement indiqué que l’Ukraine ne pourrait pas rejoindre l’alliance tant que dure la guerre contre la Russie.
« Devenir membre en pleine guerre n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il déclaré. « La question est de savoir ce qui se passera à la fin de la guerre. »
Lors du sommet de 2008 à Bucarest, les membres de l’Otan ont convenu que l’Ukraine finirait par adhérer à l’organisation, sans fixer d’échéancier. Aucune mesure, telle que l’élaboration d’un plan d’action pour l’adhésion, n’a été prise depuis.
Parallèlement, la victoire électorale dimanche du président turc Recep Tayyip Erdogan a relancé les efforts pour permettre la ratification de l’adhésion de la Suède à l’Otan, bloquée par les objections de la Turquie et de la Hongrie.
(Reportage Sabine Siebold, avec la contribution d’Andrius Sytas ; version française Victor Goury-Laffont, édité par Blandine Hénault)