L’ex-président Morales accuse le gouvernement d’avoir tenté de le tuer
LA PAZ (Reuters) -L’ancien président bolivien Evo Morales a accusé dimanche le gouvernement de son ancien allié, le président Luis Arce, d’avoir tenté de le tuer lors d’une attaque contre sa voiture, menaçant de déclencher une crise politique généralisée dans le pays andin.
Evo Morales a déclaré que son véhicule avait été la cible de tirs et diffusé une vidéo sur Facebook, filmée de l’intérieur d’une voiture en mouvement, le montrant assis sur le siège passager, avec au moins deux impacts de balle sur le pare-brise.
Reuters n’a pu vérifier l’authenticité de ces images.
« Des agents d’élite de l’État bolivien ont tenté de m’ôter la vie aujourd’hui », a écrit l’ancien président sur les réseaux sociaux.
Le président Luis Arce a condamné tout recours à la violence en politique et a appelé à une enquête immédiate et approfondie.
Plus tôt, le vice-ministre de la Sécurité, Roberto Rios, avait déclaré aux journalistes que la police n’avait mené aucune opération contre l’ancien président.
« En tant qu’autorités chargées de la sécurité de l’État, nous sommes obligés d’enquêter sur tout signalement, qu’il soit vrai ou faux », avait dit le ministre.
Lors d’un entretien à la radio après l’incident, Evo Morales a affirmé que deux véhicules l’avaient intercepté sur la route et avaient ouvert le feu sur sa voiture. Une balle serait passée à « quelques centimètres » de sa tête. « Je ne sais pas s’il s’agissait de soldats ou de policiers », a-t-il dit.
« Si Luis Arce n’a pas donné l’ordre de cette tentative d’assassinat, il devrait immédiatement révoquer et poursuivre Eduardo del Castillo et Edmundo Novillo, les ministres de l’Intérieur et de la Défense d’Arce, ainsi que tous les policiers qui y ont participé », a écrit plus tard Evo Morales sur les réseaux sociaux.
Le gouvernement bolivien a accusé samedi l’ancien président de « déstabiliser » le pays et de tenter d' »interrompre l’ordre démocratique » après deux semaines de blocages routiers organisés par ses partisans.
Le gouvernement a également déclaré que certains groupes alliés à Evo Morales étaient armés et annoncé que 14 policiers avaient été blessés en tentant de démanteler des barrages.
Evo Morales et Luis Arce, son ancien ministre de l’Economie, tous deux issus du parti socialiste MAS, s’affrontent depuis un an, alors que la Bolivie doit élire un nouveau président l’an prochain.
(Reportage Monica Machicao et Daniel Ramos, rédigé par Adam Jourdan ; Jean-Stéphane Brosse et Kate Entringer pour la version française)
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