Les océans de plus en plus chauds, hauts et acides, prévient un rapport sur le climat
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVpar Jake Spring
(Reuters) – Les océans ont atteint en 2021 les niveaux les plus chauds et les plus acides jamais enregistrés, tandis que la fonte des calottes glaciaires accélère la hausse du niveau de la mer, souligne l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un rapport publié mercredi.
Dans son rapport annuel sur l’état du climat mondial, l’OMM met en évidence les phénomènes extrêmes auxquels sont soumis les océans du globe en raison des effets de plus en plus marqués du changement climatique.
« Notre climat change sous nos yeux. La chaleur retenue par les gaz à effet de serre d’origine humaine va réchauffer la planète pendant de nombreuses générations à venir », déclare le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, dans un communiqué.
Le rapport de l’OMM s’inscrit dans la lignée du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) des Nations unies, qui prévient que l’humanité s’exposera aux conséquences de plus en plus catastrophiques du changement climatique si elle ne réduit pas drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre.
Les niveaux de dioxyde de carbone et de méthane, qui provoquent le réchauffement de l’atmosphère, ont atteint de nouveaux niveaux records en 2021, souligne l’OMM.
À l’échelle du globe, la température moyenne a été l’an dernier de 1,11°C plus élevée que la moyenne préindustrielle, proche du seuil de 1,5°C au-delà duquel les experts s’attentent à ce que les catastrophes naturelles se multiplient.
Cette température moyenne a été un peu moins élevée qu’en 2020 grâce au refroidissement provoqué par le phénomène La Nina dans l’océan Pacifique, mais les experts de l’Onu jugent probable que le seuil de 1,5°C soit dépassé, au moins temporairement, au cours des cinq prochaines années.
« Ce n’est qu’une question de temps avant que nous voyions une autre année la plus chaude jamais enregistrée », constate Petteri Taalas.
Les océans supportent une grande partie de la charge du réchauffement climatique et des émissions. Les masses d’eau absorbent environ 90% de la chaleur accumulée par la Terre et 23% des émissions de dioxyde de carbone provenant de l’activité humaine.
Selon le rapport, les océans se sont réchauffés à un rythme particulièrement élevé au cours des 20 dernières années et n’ont jamais été aussi chauds qu’en 2021, depuis que de telles mesures existent. Or, cette évolution est quasiment irréversible puisqu’il faudrait sans doute des siècles voire des millénaires pour revenir aux températures antérieures.
L’acidité des océans a aussi atteint son niveau le plus élevé depuis au moins 26.000 ans, car ils absorbent davantage le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère.
Conséquence de tous ces changements, le niveau des mers s’est élevé de 4,5 centimètres au cours des dix dernières années, soit deux fois plus qu’au cours de la décennie précédente.
Parallèlement, les vagues de chaleur extrêmes, les incendies de forêt, les inondations et autres catastrophes liées au climat se multiplient aussi sur la terre ferme, souligne le rapport de l’OMM, qui en estime déjà le coût à plus de 100 milliards de dollars.
(Reportage de Jake Spring, version française Tangi Salaün, édité par Jean-Michel Bélot)