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Les alliés de l’Otan annoncent des mesures pour contrer la Russie, soutenir l’Ukraine

par John Irish, Sabine Siebold et Idrees Ali

WASHINGTON (Reuters) -Les Etats-Unis vont déployer à compter de 2026 des missiles à longue portée en Allemagne, ont annoncé mercredi les deux pays lors du sommet de l’Otan, une mesure destinée à affirmer le soutien de Washington à la protection de l’Europe face à ce que les alliés présentent comme une menace croissante de la Russie.

Il s’agira des armes les plus puissantes positionnées par les Etats-Unis sur le continent européen depuis la Guerre froide, en forme d’avertissement limpide au président russe Vladimir Poutine.

Dans un communiqué conjoint, Washington et Berlin ont fait savoir que des préparatifs étaient en cours pour stationner en Europe des missiles SM-6, Tomahawk ainsi que des armes hypersoniques en développement, notamment.

Un tel déploiement était interdit par le Traité sur les capacités nucléaires à portée intermédiaire signé en 1987 par les Etats-Unis et l’Union soviétique, mais cet accord a été rompu en 2019.

« Nous ne pouvons écarter la possibilité d’une attaque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale des alliés », ont dit les pays de l’Otan dans un communiqué publié mercredi, au deuxième jour de leur sommet à Washington.

Face au déploiement des missiles américains à longue portée en Allemagne, la Russie a menacé jeudi d’une « réponse militaire ».

« Sans états d’âme, sans émotions, nous développerons une réponse militaire, avant tout, à ce nouveau jeu », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par l’agence de presse Interfax.

Le mois dernier, Vladimir Poutine a estimé que la Russie devrait reprendre la production de missiles à capacité nucléaire à portée intermédiaire et réfléchir à l’endroit où les déployer.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré pour sa part que l’objectif de l’Otan était de supprimer la Russie, jugeant les actions de l’alliance transatlantique comme une « menace sérieuse » pour la sécurité nationale, selon des propos rapportés par l’agence Tass.

Lors de leur sommet, les pays de l’Otan ont aussi annoncé qu’ils fourniraient des aides supplémentaires à l’Ukraine, qui fait face depuis près de vingt-neuf mois à une offensive de la Russie dénoncée comme une invasion par Kyiv et ses alliés occidentaux.

Selon un communiqué, les alliés de l’Otan ont l’intention d’apporter à l’Ukraine une aide militaire d’au moins 40 milliards d’euros sur l’année à venir, sans toutefois s’engager à une aide pluriannuelle comme souhaité par le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg.

L’Otan va continuer de soutenir l’Ukraine « dans sa voie irréversible vers une pleine intégration à l’Euro-Atlantique, y compris une adhésion à l’Otan », est-il écrit, alors que la rhétorique à utiliser sur ce point précis constituait un important sujet de débat parmi les alliés.

LA CHINE POINTÉE DU DOIGT

Dans son document, l’Otan utilise par ailleurs une rhétorique plus ferme à l’égard de la Chine, au rôle qualifié de « déterminant » pour permettre les efforts de guerre de la Russie en Ukraine. Pékin continue de poser des défis systémiques à la sécurité de l’Euro-Atlantique, est-il ajouté.

Dans leur communiqué, les alliés appellent la Chine à cesser tout soutien matériel et politique à l’effort de guerre russe, l’exhortant par ailleurs à ouvrir des discussions sur une réduction des risques stratégiques, citant les capacités spatiales et nucléaires de Pékin.

Jens Stoltenberg a souligné devant les journalistes que les alliés de l’Otan n’avaient jusqu’à présent jamais utilisé dans un communiqué commun des termes aussi forts à l’égard du rôle de la Chine dans l’effort de guerre russe en Ukraine, ajoutant qu’il s’agissait d’un message important.

Notant que l’Alliance n’avait pas pour fonction d’imposer des sanctions, il a déclaré toutefois qu’il appartenait aux alliés de « prendre individuellement des décisions ». « Mais je pense que le message envoyé par l’Otan durant ce sommet est clair », a-t-il poursuivi.

Jeudi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a dénoncé une « intention malveillante ».

« En ce qui concerne la crise ukrainienne, l’Otan a exagéré la responsabilité de la Chine. Cela n’a aucun sens et relève d’une intention malveillante », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

« Nous demandons instamment à l’Otan de réfléchir aux causes profondes de la crise et à ce qu’elle a fait, et de prendre des mesures concrètes pour désamorcer la crise plutôt que de rejeter la responsabilité sur autrui », a-t-il ajouté.

TRUMP VEUT QUE LES ALLIÉS « PAIENT LEURS FACTURES »

Le sommet de l’Otan, qui fête cette année son 75e anniversaire, est aussi l’occasion pour Joe Biden de redorer son image après la tourmente médiatique déclenchée par ses errements lors du débat présidentiel face à Donald Trump le 27 juin.

Le président américain, 81 ans, doit tenir jeudi une rare conférence de presse en solo où la question de son acuité mentale devrait à nouveau être soulevée.

Les pays de l’Otan surveillent avec attention la campagne présidentielle américaine, conscients que l’identité du vainqueur du scrutin de novembre pourrait avoir un impact significatif sur l’avenir de l’Alliance transatlantique, l’aide à l’Ukraine ou encore les relations avec l’Europe.

Donald Trump, 78 ans, a remis en question l’ampleur de l’aide apportée à Kyiv depuis le début de la guerre et, plus généralement, le soutien de Washington aux alliés de l’Otan, reprochant à des pays membres de ne pas contribuer assez au budget de l’Alliance.

L’ancien président républicain a déclaré mercredi à Fox News Radio qu’il ne retirerait pas les Etats-Unis de l’Otan s’il revenait au pouvoir à la Maison blanche, mais a réitéré sa volonté que les pays membres versent davantage d’argent.

« Je veux juste qu’ils paient leurs factures. Nous protégeons l’Europe. Ils profitent complètement de nous », a-t-il dit.

(Reportage de Trevor Hunnicutt, Sabine Siebold, David Brunnstrom, John Irish, Idrees Ali, Daphne Psalkedakis, Andrew Gray, Steve Holland et Elizabeth Piper; avec les bureaux de Moscou et de Pékin, version française Jean Terzian et Blandine Hénault, édité par Kate Entringer)

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