Les 120.000 Arméniens du Haut-Karabakh partiront en Arménie
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Felix Light et Guy Faulconbridge
PRES DE KORNIDZOR (Arménie) (Reuters) – Les 120.000 Arméniens ethniques du Haut-Karabakh partiront pour l’Arménie car ils ne veulent pas vivre au sein de l’Azerbaïdjan et craignent d’être victimes de nettoyage ethnique, a dit dimanche à Reuters la direction de l’enclave séparatiste.
Le Premier ministre arménien a déclaré de son côté que les Arméniens du Haut-Karabakh quitteraient probablement le territoire et que son pays était prêt à les accueillir, après la défaite subie par l’enclave d’Azerbaïdjan dans ce conflit qui remonte à la chute de l’Union soviétique.
Des reporters de Reuters ont vu plusieurs centaines de réfugiés ethniques arméniens en provenance du Haut-Karabakh dans la ville frontalière arménienne de Goris.
Un peu plus tôt, des civils à bord de plusieurs voitures bondées avaient été aperçus approchant d’un centre d’aide dans le village frontalier arménien de Kornidzor.
Le Haut-Karabakh est reconnu internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan mais échappe au contrôle de Bakou depuis l’effondrement de l’Union soviétique. Le territoire est administré jusqu’à présent en partie par des autorités arméniennes dissidentes considérant la région comme leur patrie ancestrale.
Les Arméniens du territoire ont été contraints d’accepter un cessez-le-feu le 20 septembre après une opération éclair de 24 heures conduite par l’armée d’Azerbaïdjan, bien plus puissante.
L’Azerbaïdjan a promis de garantir leurs droits et d’intégrer la région, mais les Arméniens du Haut-Karabakh craignent une répression.
« Notre peuple ne veut pas vivre au sein de l’Azerbaïdjan. 99,9% préfèrent quitter nos terres historiques », a dit David Babayan, conseiller de Samvel Shahramanyan, président de la République autoproclamée d’Artsakh, à Reuters.
« Le sort de notre pauvre peuple restera dans l’histoire comme une disgrâce et une honte pour le peuple arménien et pour l’ensemble du monde civilisé », a ajouté David Babayan. « Ceux qui sont responsables de notre sort auront un jour à répondre devant Dieu de leurs pêchés. »
SOUS ESCORTE RUSSE
Les dirigeants arméniens du Haut-Karabakh ont déclaré dans un communiqué que tous ceux qui se retrouvent sans domicile depuis l’opération militaire de l’Azerbaïdjan et désirent partir seront escortés en Arménie par les casques bleus russes présents dans l’enclave.
David Babayan a ajouté ne pas savoir encore quand les Arméniens emprunteraient le corridor de Latchine qui les relient à l’Arménie, dont le Premier ministre Nikol Pachinian est confronté à des appels à la démission pour n’avoir pas pu sauver le Haut-Karabakh.
Il a également indiqué que le processus de remise des armes des combattants ethniques arméniens est en cours.
Dans un discours à la nation, le Premier ministre arménien a déclaré qu’une partie de l’aide humanitaire était arrivée sur place, mais que les Arméniens du Haut-Karabakh étaient toujours exposés au « danger du nettoyage ethnique ».
« Si on ne créé pas de vrais conditions de vie pour les Arméniens du Haut-Karabakh dans leurs foyers et des mécanismes efficaces contre le nettoyage ethnique, alors il devient de plus en plus probable qu'(ils) verront comme seule issue l’expulsion de leur patrie. »
L’Azerbaïdjan a nié à plusieurs reprises toute volonté de nuire aux Arméniens .
Selon une retranscription de son discours fournie par le gouvernement, le Premier ministre arménien a ajouté que « la responsabilité d’un tel développement dans les évènement reviendrait entièrement à l’Azerbaïdjan, qui a adopté une politique de nettoyage ethnique, et au contingent russe de maintien de la paix » stationné sur place.
Selon des propos cités cette fois par l’agence de presse russe TASS, Nikol Pachinian a également déclaré que l’Arménie « accueillera avec amour nos frères et soeurs du Haut-Karabakh ».
L’exode d’un aussi grand nombre de personnes depuis le Karabakh pourrait aussi changer le délicat équilibre des pouvoirs dans cette région montagneuse du sud-Caucase, un patchwork d’ethnies traversé par des oléoducs et gazoducs, théâtre d’une lutte d’influence entre la Russie, les Etats-Unis, la Turquie et l’Iran.
L’Azerbaïdjan, à majorité musulmane, a dit que les Arméniens – de religion chrétienne – peuvent partir s’ils le souhaitent. Des évacuations pour raisons médicales depuis l’enclave séparatiste sont attendues dimanche.
(Gilles Guillaume pour la version française)
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