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Le Parlement sud-coréen vote la destitution du président par intérim

SEOUL (Reuters) – Le Parlement sud-coréen a voté vendredi en faveur de la destitution du président par intérim Han Duck-soo, moins de deux semaines après celle du président Yoon Suk-yeol, plongeant le pays encore plus profondément dans la crise politique.

Le Premier ministre Han Duck-soo assurait l’intérim depuis la destitution de Yoon Suk-yeol le 14 décembre, qui avait imposé début décembre la loi martiale, avant de se rétracter.

Après le vote, Han Duck-soo s’est dit attristé par les événements et leur implication pour la prochaine génération, tout en acceptant la décision du Parlement.

« Je respecte la décision du Parlement et afin d’éviter davantage de chaos et d’incertitude, je suspendrai mes fonctions conformément aux lois en vigueur », a-t-il déclaré.

Le Parti du pouvoir au peuple (PPP), qui s’est opposé à la destitution, a déposé un recours devant la Cour constitutionnelle.

Cent quatre-vingt-douze députés sur les 300 que compte le Parlement ont voté en faveur de la destitution de Han Duck-soo.

Majoritaire au Parlement, le principal parti d’opposition, le Parti démocrate (DP), lui reprochait de ne pas vouloir pourvoir trois sièges vacants à la Cour constitutionnelle, qui doit enquêter sur les actions de Yoon Suk-yeol. Le président par intérim a affirmé que son rôle ne lui permettait pas de valider de telles nominations.

Avant la session parlementaire, le chef de l’opposition Lee Jae-myung a accusé Han Duck-soo d' »agir pour l’insurrection ».

« La seule façon de normaliser (la situation dans) le pays est d’éradiquer rapidement toutes les forces insurrectionnelles », a-t-il déclaré dans un discours enflammé.

En vertu de la Constitution sud-coréenne, le ministre des Finances, Choi Sang-mok doit dorénavant assurer l’intérim.

Choi Sang-mok avait demandé au Parlement de rejeter la motion de censure visant Han Duck-soo, estimant qu’une destitution porterait de graves dommages à l’économie du pays.

La Cour constitutionnelle a par ailleurs tenu sa première audience vendredi sur la procédure de destitution qui a visé Yoon Suk-yeol. Elle dispose de 180 jours pour se prononcer sur sa validation ou non.

S’exprimant lors d’une audience préparatoire, le juge Cheong Hyung-sik a déclaré que le tribunal agirait rapidement compte tenu de la gravité de la situation. Les avocats de Yoon Suk-yeol ont réclamé un report de la procédure afin de mieux se préparer, ce que la Cour a rejeté.

La prochaine audience est prévue le 3 janvier.

(Reportage Joyce Lee, Hyunsu Yim, Hyunjoo Jin, Moon Youn-ah et Cynthia Kim, rédigé par Josh Smith et Jack Kim ; version française Kate Entringer, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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