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Le monde attend du G20 de Rio des avancées sur le climat

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par Jake Spring et Lisandra Paraguassu

RIO DE JANEIRO (Reuters) – Les tensions diplomatiques liées au réchauffement climatique seront discutées en priorité au sommet du G20 ce lundi et mardi à Rio, au Brésil, alors que la COP29 de Bakou, en Azerbaïdjan, semble dans l’impasse sur les questions de financement.

Le réchauffement climatique, mais aussi la pauvreté, la lutte contre la faim et la réforme des institutions mondiales sont au menu du sommet des chefs d’État et de gouvernement attendus à partir de ce dimanche à Rio de Janeiro, à l’invitation du président brésilien Luis Inacio Lula da Silva.

Les pays du G20 représentent 85% de l’économie mondiale et sont les plus grands contributeurs aux banques de développement qui pilotent le financement nécessaire à la lutte contre le réchauffement climatique.

Ils sont également responsables de plus des trois quarts des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

« Tous les pays doivent faire leur part. Mais le G20 doit montrer l’exemple », a déclaré la semaine dernière le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, à la COP29.

« Ce sont les plus gros émetteurs, avec les plus grandes capacités et responsabilités », a-t-il ajouté.

La conclusion d’un accord est rendu encore plus difficile avec le retour prévu au pouvoir du président américain Donald Trump, qui se préparerait à retirer à nouveau les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, comme il l’avait fait lors de son premier mandat à la Maison Blanche.

À son arrivée au pouvoir fin janvier, Donald Trump prévoit également d’abroger la législation climatique adoptée par le président sortant Joe Biden, premier président américain à visiter la forêt amazonienne ce dimanche, sur le chemin de Rio.

De son côté, le président français Emmanuel Macron, en visite dimanche à Buenos Aires, a tenté de convaincre le président argentin climatosceptique Javier Milei de ne pas suivre l’exemple des Etats-Unis.

« Il ne m’a pas confirmé son choix de sortir de l’accord de Paris », a déclaré Emmanuel Macron à la presse avant de s’envoler pour Rio. « Nous avons eu un débat, nous ne sommes pas d’accord », a-t-il toutefois reconnu.

Le chef du climat à l’Onu, Simon Stiell, a écrit samedi une lettre aux dirigeants du G20 les implorant d’agir en matière de financement climatique, notamment en augmentant les subventions aux pays en développement et en faisant progresser les réformes des banques multilatérales de développement.

Cependant, les mêmes combats qui ont tourmenté la COP29 depuis son lancement la semaine dernière se répercutent sur les négociations du G20, selon des diplomates proches des pourparlers de Rio.

MILLE MILLIARDS DE DOLLARS POUR LE CLIMAT

La COP29 doit fixer un nouvel objectif quant au montant des financements consentis par les pays développés, les banques multilatérales et le secteur privé à destination des pays en développement. Au dire des économistes à Bakou, au moins 1.000 milliards de dollars sont nécessaires.

Les pays riches, notamment en Europe, réclament un élargissement des contributeurs pour inclure des pays comme la Chine et les pétromonarchies du Golfe.

Samedi, les discussions sur une déclaration conjointe du G20 à Rio se sont heurtées à la même question, les pays européens faisant pression pour que davantage de pays contribuent alors que les pays en développement comme le Brésil se montraient réticents, ont déclaré à Reuters des diplomates proches des négociations.

Le succès de la COP29, mais aussi du prochain sommet des Nations Unies sur le climat, la COP30 qui se tiendra au Brésil l’année prochaine, dépend des avancées en matière de financement climatique.

La pièce maîtresse de la stratégie brésilienne pour la COP30 de Belem est la « Mission 1.5 » qui revient à maintenir l’objectif de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius par rapport à l’ère pré-industrielle. Et ce alors que l’Onu estime la trajectoire actuelle plus proche de 2,6 degrés Celsius.

Les pays émergents jugent qu’ils ne pourront relever leurs objectifs de réduction des émissions que si les pays riches, principaux responsables du changement climatique, paient la facture.

« Il est techniquement possible d’atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius, mais seulement si une mobilisation massive menée par le G20 pour réduire toutes les émissions de gaz à effet de serre (…) a lieu », a déclaré le Premier ministre des Bahamas, Philip Davis, lors de la COP29 la semaine dernière.

(Reportage Jake Spring et Lisandra Paraguassu à Rio de Janeiro, avec Elizabeth Pineau, William James, Nailia Bagirova et Olesya Astakhova, version française Claude Chendjou et Tangi Salaün)

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