Le gouvernement israélien approuve l’accord de cessez-le-feu
par James Mackenzie et Nidal al-Mughrabi
JERUSALEM/LE CAIRE (Reuters) -Le gouvernement israélien a donné son feu vert à l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages dans la bande de Gaza, a annoncé samedi le bureau du Premier ministre israélien dans un communiqué, alors que le cessez-le-feu doit entrer en vigueur dimanche.
L’accord a été approuvé par le gouvernement à l’issue d’une réunion de plus de six heures, a indiqué le cabinet de Benjamin Netanyahu.
Le cessez-le-feu entrera en vigueur dimanche à 06h30 GMT, a indiqué le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères sur le réseau social X. La Maison Blanche s’attend à ce que trois femmes otages soient libérées dans l’après-midi par la Croix-Rouge.
« Nous avons réglé tous les détails de cet accord. Nous sommes tout à fait confiants (…) il est prêt à être mis en œuvre dimanche », a déclaré à CNN le principal négociateur américain, Brett McGurk, depuis la Maison-Blanche.
L’accord négocié au Qatar prévoit une première phase comprenant une trêve initiale de six semaines accompagnée de la libération des otages enlevés par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre 2023, en échange de la libération de détenus palestiniens emprisonnés par Israël.
Trente-trois des 98 otages israéliens restants aux mains du Hamas, dont des femmes, des enfants, des hommes de plus de 50 ans, des malades et des blessés, doivent être libérés au cours de cette phase. En contrepartie, Israël libérera près de 2.000 Palestiniens de ses prisons.
Parmi ces prisonniers, figurent 737 hommes, femmes et adolescents, dont certains sont membres de groupes militants palestiniens reconnus coupables d’attentats, ainsi que des centaines de Palestiniens de Gaza en détention depuis le début de la guerre.
Le ministère israélien de la Justice a précisé les modalités de cette libération samedi, ainsi que l’accord de cessez-le-feu, qui stipule que 30 prisonniers palestiniens seront libérés pour chaque femme otage dimanche.
Après la libération de dimanche, l’accord prévoit la libération de quatre autres femmes otages au bout de sept jours, puis de trois autres otages tous les sept jours par la suite, a précisé Brett McGurk.
OPPOSITION AU CESSEZ-LE-FEU
Selon les médias, 24 ministres de la coalition gouvernementale de Benjamin Netanyahu se sont prononcés en faveur de l’accord et huit s’y sont opposés. Les ministres les plus extrémistes de la coalition gouvernementale, qui avaient décrié l’accord, ont estimé que le cessez-le-feu représentait une capitulation face au Hamas. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, avait menacé de démissionner si l’accord était approuvé et avait exhorté les autres ministres à voter contre. Il avait toutefois précisé qu’il ne ferait pas tomber le gouvernement.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, pour sa part, a menacé de quitter le gouvernement s’il ne reprend pas la guerre après la première phase de six semaines de cessez-le-feu.
Le cabinet de sécurité israélien avait recommandé vendredi l’approbation de l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages dans la bande de Gaza.
L’armée israélienne a lancé une vaste offensive dans l’enclave palestinienne en réponse aux raids menés le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d’Israël, au cours desquels 1.200 Israéliens ont été tués et 250 otages israéliens ou étrangers ont été capturés, d’après les données israéliennes.
Plus de 46.000 Palestiniens ont été tués depuis lors dans la bande de Gaza dans le cadre du siège total décrété par Israël, selon les données des autorités locales.
Samedi à Gaza, les avions de guerre israéliens ont poursuivi leurs attaques intenses depuis l’accord de cessez-le-feu. Les médecins de Gaza ont déclaré qu’une frappe aérienne israélienne avait tué samedi cinq personnes dans une tente dans le quartier de Mawasi, à l’ouest de Khan Younès, dans le sud de l’enclave.
Cela porte à 119 le nombre de Palestiniens tués par les bombardements israéliens depuis l’annonce de l’accord mercredi.
(James Mackenzie et Alexander Cornwell à Jérusalem, Nidal Al Mughrabi, Ahmed Tolba et Menna Alaa El Din au Caire, Hatem Khaled à Gaza, rédigé par Cynthia Osterman; version française Blandine Hénault, Camille Raynaud et Claude Chendjou)