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Israël poursuit ses raids à Gaza, pas encore d’accord sur les otages

par Nidal al-Mughrabi et James Mackenzie

KHAN YOUNES, Gaza/JERUSALEM (Reuters) – Les combattants du Hamas affrontaient dimanche des troupes israéliennes tentant de pénétrer dans Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, alors que les bombardements d’Israël sur le sud de l’enclave ont fait des dizaines de victimes, d’après des témoins.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et la Maison blanche ont démenti une information du Washington Post selon laquelle Israël, les Etats-Unis et le Hamas étaient parvenus à un accord de principe visant à libérer des dizaines de femmes et d’enfants retenus en otage à Gaza en échange d’une pause de cinq jours dans les combats.

Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Mohamed ben Abdoulrahmane al Thani, a qualifié de « mineurs » et « logistiques » les obstacles à cet accord qui fait l’objet de négociations depuis des semaines, Doha faisant la navette entre les parties.

Les tractations sur les otages semblent s’accélérer alors que l’armée israélienne se prépare à étendre son offensive contre le Hamas au sud de la bande de Gaza et que ses frappes aériennes ont entraîné samedi la mort de dizaines de Palestiniens, parmi lesquels des civils venus s’abriter dans deux écoles selon l’UNRWA, l’agence de l’Onu chargée de l’aide aux réfugiés palestiniens.

Aux termes de l’accord, toutes les parties interrompraient les combats pendant au moins cinq jours et les otages seraient libérés quotidiennement par groupes de 50 ou plus, a rapporté le Post. Le Hamas a capturé quelque 240 otages lors de l’attaque du 7 octobre, qui a fait 1.200 morts dans le sud d’Israël.

La pause dans les combats doit aussi permettre l’acheminement dans l’enclave d’une importante aide humanitaire, ajoute le quotidien.

Alors que les proches des otages et des milliers de sympathisants sont arrivés samedi à Jérusalem au terme d’une marche de cinq jours destinée à interpeller le gouvernement sur le sort des captifs, Benjamin Netanyahu a déclaré samedi soir qu’aucun accord n’avait été trouvé.

« Concernant les otages, de nombreuses rumeurs infondées circulent, de nombreuses informations erronées. Je souhaite que les choses soient claires: pour l’instant, il n’y a aucun accord », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

EMBUSCADE

Israël a lancé une vaste opération militaire en représailles à l’attaque du 7 octobre en promettant d’éradiquer le Hamas. Après six semaines de bombardements et de combats au sol, l’armée dit avoir pris le contrôle du nord de la bande de Gaza mais des poches de résistance y sont encore signalées par des témoins dans certains quartiers de la ville de Gaza et dans les camps de réfugiés de Jabalia et de Beach Camp.

D’intenses affrontements ont ainsi été rapportés au cours de la nuit à Jabalia, où vivent près de 100.000 personnes.

Dimanche à l’aube, l’armée israélienne a appelé les habitants de plusieurs quartiers du camp à évacuer vers le sud de la bande de Gaza « pour préserver [leur] sécurité », dans des messages en arabe diffusés sur X (ex-Twitter).

Elle a annoncé des pauses dans ses opérations militaires entre 10h00 et 14h00 dimanche pour faciliter des évacuations, affirmant que « le Hamas perdu le contrôle du nord de Gaza et essaie de vous empêcher d’aller vers le sud ».

De nombreux habitants de Jabalia ont déjà ignoré de précédents appels à évacuer, alors qu’Israël mène également des raids aériens sur le sud de l’enclave, annihilant la promesse qu’ils seront à l’abri.

En six semaines, le conflit a coûté la vie à 12.300 Palestiniens dont 5.000 enfants selon les autorités de l’enclave. Les deux tiers de la population du territoire, qui compte 2,3 millions d’habitants, sont des personnes déplacées.

Dans le centre de la bande de Gaza, 31 personnes dont deux journalistes palestiniens ont été tuées par des bombardements sur les camps de réfugiés de Boureij et Nusseirat, ont déclaré des sources médicales palestiniennes. Une femme et un enfant ont péri dans un raid à Khan Younès (sud), ont-elles ajouté.

Les brigades Al Qassam, branche armée du Hamas, ont dit avoir tué six soldats lors d’une embuscade dans le village de Juhr al Dik, à l’est de la ville de Gaza.

Sept soldats israéliens ont été tués dans les combats samedi, a annoncé Tsahal sans autres détails.

« ZONE DE MORT »

Dans le nord de la bande de Gaza, des experts humanitaires ont pu se rendre à l’hôpital Al Chifa, investi cette semaine par les forces israéliennes qui accusent le Hamas d’y avoir installé des postes d’opération, en le décrivant comme une « zone de mort », a dit samedi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’agence de l’Onu a dit préparer l’évacuation de 291 patients et 25 soignants encore présents dans l’établissement après le départ samedi de centaines de patients, personnels médicaux et déplacés venus chercher refuge.

Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé que 31 bébés prématurés avaient été évacués samedi d’Al Chifa sous la contrainte des forces israéliennes. Israël a assuré que les départs étaient volontaires.

Toujours dans le nord de l’enclave, Israël a bombardé deux écoles gérées par l’UNRWA, faisant des dizaines de victimes, a déclaré sur la plate-forme X le commissaire général de l’agence de l’Onu chargée des réfugiés palestiniens. « ASSEZ, ces horreurs doivent cesser », a lancé Philippe Lazzarini.

Un porte-parole des autorités du Hamas a annoncé un bilan de 200 personnes tuées ou blessées dans ces raids. Israël n’a pas fait de commentaire.

(Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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