Israël annonce des pauses humanitaires quotidiennes à Gaza
par Nidal al-Mughrabi, Charlotte Greenfield, Dawoud, Abu et Alkas
JERUSALEM/GAZA (Reuters) – L’armée israélienne a annoncé dimanche la mise en place d’une pause quotidienne de ses opérations militaires dans certaines zones de la bande de Gaza, ainsi que l’ouverture de nouveaux couloirs humanitaires, après des mois de pressions internationales face à l’aggravation de la crise alimentaire dans l’enclave palestinienne.
Les forces israéliennes ont précisé qu’elles cesseraient leurs activités militaires de 10h à 20h (07h00-17h00 GMT) dans les secteurs d’Al-Maouassi, Deïr al-Balah et de la ville de Gaza.
Des itinéraires sécurisés pour les convois transportant nourriture et médicaments seront également ouverts de manière permanente de 6h à 23h, a ajouté l’armée.
La Jordanie et les Émirats arabes unis ont largué 25 tonnes d’aide dans la bande de Gaza dimanche, première opération de ce type depuis des mois, a déclaré une source officielle jordanienne, précisant que les parachutages ne remplaçaient pas les livraisons par voie terrestre.
Selon les autorités sanitaires palestiniennes de la ville de Gaza au moins 10 personnes ont été blessées par la chute de colis.
Le responsable de l’aide de l’Onu, Tom Fletcher, a déclaré que le personnel redoublerait d’efforts pour fournir des denrées alimentaires pendant les pauses militaires.
« Nos équipes sur le terrain (…) feront tout ce qui est en leur pouvoir pour atteindre le plus grand nombre possible de personnes affamées pendant cette période », a-t-il écrit sur X.
Selon des responsables d’hôpitaux dans le centre de la bande de Gaza, des tirs israéliens ont tué dimanche au moins 17 personnes et en ont blessé 50 autres alors qu’elles attendaient des camions d’aide. L’armée israélienne n’a pas répondu dans l’immédiat à une demande de commentaire.
Des dizaines de Gazaouis sont morts de malnutrition ces dernières semaines, selon le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas. Selon la même source, la malnutrition et la famine ont provoqué la mort de 133 personnes, dont 87 enfants, depuis le début de la guerre.
« NOUS CONTINUERONS À NOUS BATTRE »-NETANYAHU
Samedi, un bébé de cinq mois, Zainab Abu Haleeb, est mort de malnutrition à l’hôpital Nasser de Khan Younès, ont indiqué des personnels de santé.
« Trois mois à l’hôpital et voilà ce que j’obtiens en retour : elle est morte », a déclaré sa mère, Israa Abu Haleeb, aux côtés du père du bébé qui tenait le corps de leur fille, enveloppé dans un linceul blanc.
Le Croissant-Rouge égyptien a annoncé qu’il envoyait dimanche plus de 100 camions transportant plus de 1.200 tonnes de nourriture dans le sud de la bande de Gaza, mais une source officielle palestinienne a déclaré dans l’après-midi que les camions étaient toujours inspectés à Kerem Shalom et n’étaient pas encore entrés dans l’enclave.
De nombreux habitants de Gaza ont exprimé dimanche un certain soulagement, mais ont déclaré que les combats devaient cesser définitivement.
« Les gens sont heureux que de grandes quantités d’aide alimentaire arrivent à Gaza », a déclaré Tamer Al Burai, chef d’entreprise. « Nous espérons que cette journée marque un premier pas vers la fin de cette guerre qui a tout brûlé. »
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que l’Etat hébreu continuerait d’autoriser l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, quelle que soit la voie empruntée, et qu’il progressait à la fois dans les combats et dans les négociations.
« Nous continuerons à nous battre, nous continuerons à agir jusqu’à ce que nous ayons atteint tous nos objectifs de guerre, jusqu’à la victoire totale », a-t-il déclaré.
Le Hamas a dénoncé les mesures prises pour autoriser l’acheminement de l’aide à Gaza, affirmant qu’Israël poursuivait son offensive militaire.
L’ONU RÉCLAMAIT LES PAUSES HUMANITAIRES
« Ce qui se passe n’est pas une trêve humanitaire », a déclaré Ali Baraka, un responsable du groupe palestinien, dans un communiqué publié dimanche.
Le ministre israélien de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir, a déclaré que la décision relative à l’aide avait été prise sans sa participation, la qualifiant de capitulation face à la campagne mensongère du Hamas et réitérant son appel à supprimer toute aide à l’enclave, à conquérir le territoire et à encourager les Palestiniens à partir.
Les organisations humanitaires ont mis en garde la semaine dernière contre une famine généralisée chez les 2,2 millions d’habitants de Gaza.
Un groupe de 25 États, dont la Grande-Bretagne, la France et le Canada, a pour sa part condamné la semaine dernière « l’apport d’aide au compte-gouttes » et jugé « inacceptable » « le refus du gouvernement israélien d’apporter une aide humanitaire essentielle à la population civile ».
Jeudi, les Nations unies ont estimé que des pauses humanitaires permettraient « d’intensifier l’aide » et ont reproché à Israël de ne pas proposer suffisamment d’itinéraires alternatifs pour ses convois, entravant ainsi l’accès à l’aide.
LES NÉGOCIATIONS DANS L’IMPASSE
L’inquiétude internationale face à la situation humanitaire à Gaza s’est intensifiée, alors qu’Israël et les États-Unis semblaient avoir abandonné vendredi les négociations de cessez-le-feu avec le Hamas, affirmant qu’il était désormais clair que le mouvement islamiste ne souhaitait pas d’accord.
Israël affirme qu’il n’y a pas de famine à Gaza et que l’arrêt de l’aide visait à faire pression sur le Hamas pour qu’il libère les dizaines d’otages encore détenus dans l’enclave.
Après avoir autorisé l’entrée de l’aide en mai, Israël a déclaré que la quantité de nourriture disponible à Gaza était suffisante, accusant les Nations unies de ne pas parvenir à la distribuer efficacement. L’Onu a rétorqué qu’elle faisait de son mieux malgré les restrictions israéliennes.
Le conflit a débuté le 7 octobre 2023, lorsque des combattants dirigés par le Hamas ont attaqué le sud d’Israël, tuant environ 1.200 personnes, en majorité des civils, et enlevant 251 otages.
Depuis, l’offensive israélienne contre le Hamas a fait près de 60.000 morts à Gaza, principalement des civils, selon les autorités sanitaires locales. L’offensive a également réduit une grande partie de l’enclave en ruines et déplacé presque toute sa population.
(Emily Rose, Maayan Lubell, Hatem Maher et Enas Alashray, Nidal Al Mughrabi, Jaidaa Taha; version française Jean Terzian, Nicolas Delame et Benjamin Mallet)
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