Huit otages israéliens et thaïlandais libérés par le Hamas
par Nidal al-Mughrabi, Emily Rose et Maayan Lubell
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LE CAIRE/JERUSALEM (Reuters) – Huit otages israéliens et étrangers du Hamas ont été remis à la Croix-Rouge jeudi dans la bande de Gaza avant d’être pris en charge par l’armée israélienne dans le cadre d’un échange avec 110 prisonniers palestiniens prévu par l’accord de trêve entre Israël et le Hamas, a déclaré Tsahal.
Parmi eux, deux civils israéliens ont été libérés à Khan Younès, dans le sud de l’enclave, sur le site de la maison bombardée de l’ex-chef du groupe palestinien Yahya Sinouar, tué par Israël qui le considérait comme le cerveau des attaques du 7 octobre 2023, le Hamas profitant de l’occasion pour se livrer à une démonstration de force avec des dizaines d’hommes en armes.
Cinq ressortissants thaïlandais qui travaillaient dans des kibboutz attaqués ont également recouvré la liberté.
Avant eux, à Djabalia dans le nord de la bande de Gaza, une soldate israélienne, Agam Berger, avait été remise à la Croix-Rouge après avoir salué une foule sur un podium, entourée d’hommes armés et cagoulés.
« Notre fille est forte, fidèle et courageuse », a déclaré sa famille dans un communiqué en soulignant attendre le retour de tous les otages dans leurs foyers.
Le cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu, vivement critiqué en Israël pour ses efforts jugés insuffisants en faveur de la libération des otages, a diffusé par la suite une vidéo montrant la jeune militaire assise sur les genoux de sa mère, pleurant et souriant.
A Khan Younès, des images diffusées par le Hamas et son allié du Djihad islamique ont montré les deux civils israéliens, Gadi Moses, un octogénaire, et Arbel Yahud, âgée de 29 ans, enlevés lors de l’attaque du kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023, se serrant dans les bras en présence d’hommes en uniforme noir.
Arbel Yahud a ensuite été filmée lors de sa remise mouvementée à la Croix-Rouge, entourée d’une foule de Palestiniens sur le site de la maison bombardée de Yahya Sinouar où ont convergé des dizaines d’hommes en armes.
« Le meurtre de nos dirigeants ne peut que rendre le peuple plus fort et obstiné », a commenté le responsable du Hamas Sami Abou Zouhri.
WITKOFF SUR LA PLACE DES OTAGES
Les prisonniers palestiniens, parmi lesquels figurent 30 mineurs et des membres de groupes armés condamnés pour leur implication dans des attaques en Israël, devaient être libérés et conduits dans le courant de la journée en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Il s’agit du troisième échange entre otages israéliens, binationaux ou étrangers et détenus palestiniens depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas le 19 janvier.
Trois civils et quatre soldates israéliens, ainsi que 290 détenus palestiniens, ont été libérés lors des deux premiers échanges.
Des centaines d’Israéliens ont commencé à se rassembler jeudi dans le centre de Tel Aviv, sur ce qui est devenu la place des Otages, où manifestent depuis des mois les familles des captifs du 7 octobre 2023, pour assister aux libérations sur un écran géant.
Steve Witkoff, l’émissaire du président américain Donald Trump pour le Proche-Orient, s’est rendu sur place où il a été salué par une partie de la foule, qui le crédite d’avoir été l’un des artisans majeurs de l’accord du 19 janvier.
La trêve prévoit que le Hamas libère 33 otages, femmes, enfants, personnes âgées, malades et blessés, au cours d’une première phase de six semaines.
Les autorités israéliennes estiment qu’il reste encore 89 otages à Gaza, dont une trentaine seraient morts.
Environ 250 personnes ont été capturées par le Hamas lors de l’attaque du 7-Octobre, qui a également coûté la vie à 1.200 Israéliens.
Une centaine d’entre eux ont été relâchés à la faveur d’une trêve en novembre 2023 et d’autres ont été retrouvés morts ou vivants lors de la vaste campagne militaire de représailles menée par Israël ces quinze derniers mois dans l’enclave palestinienne, réduite pour partie à l’état de ruines, et qui entraîné la mort de quelque 47.000 Palestiniens.
(Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Blandine Hénault)